Message de Louisa Hanoune
Le 24 février, Louisa Hanoune adressait depuis Alger ses remerciements à toutes celles et ceux qui, dans 101 pays, ont participé à la campagne pour sa libération. «Si je suis libre depuis le 10 février courant, c’est en grande partie et indiscutablement grâce à votre mobilisation par la signature de la pétition internationale, les rassemblements et meetings auxquels vous avez pris part», écrit-elle, indiquant que pour la deuxième fois après 1983-1984, elle recouvre la liberté grâce à la solidarité internationale. «De la prison de Blida où j’étais incarcérée, j’ai suivi la campagne internationale: militants ouvriers, démocrates, syndicats, partis, députés, parlements, militants des droits de l’homme et de la démocratie, vous avez, par-delà les appartenances politiques et syndicales, défendu sur le terrain des principes mes droits et libertés d’opinion, d’expression, d’exercice de la politique contre leur criminalisation-judiciarisation. Et l’élargissement de la campagne internationale pour ma libération à la défense des autres détenus et détenues politiques et d’opinion en Algérie a, de mon point de vue, marqué un pas qualitatif qui a pesé sur le cours des événements. Dans l’impossibilité de m’adresser à chacune et chacun d’entre vous, à vous tous j’adresse mon salut fraternel et toute ma gratitude pour avoir non seulement contribué grandement à ma libération, mais aussi réaffirmé les nobles traditions des femmes et des hommes libres épris de démocratie et de justice. Par cet élan généreux, vous avez nourri ma résistance et ma foi en un dénouement heureux. Par là même, la campagne nationale a été renforcée.»
Louisa Hanoune dit avoir été très émue par le caractère pluriel et très large de la campagne, «ainsi que par les messages que j’ai reçus et qui m’ont été d’un grand réconfort d’autant que j’étais à l’isolement». Elle ajoute: «Dans un monde secoué par des renversements majeurs et ininterrompus, la magnifique chaîne de solidarité que vous avez formée pour ma libération et qui m’a protégée me conforte dans ma conviction profonde qu’il est possible de construire un monde débarrassé de toute forme d’oppression et d’exploitation. Et c’est forte de cette certitude que je reprends le combat dans mon pays, où nous venons de célébrer le premier anniversaire de la révolution populaire du 22 février 2019 qui a déjà inscrit à son actif plusieurs victoires sur le terrain de la démocratie, à commencer par la lutte pour la libération de tous les détenus et détenues politiques et d’opinion et l’arrêt de la répression sous toutes ses formes. Une révolution avec pour objectif le départ de l’ordre ancien et son remplacement par l’ordre de la majorité du peuple, celui de la démocratie véritable avec son contenu politique et social.»