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Voix d'Exils mue et évolue

Après cinq ans d'existence numérique le média en ligne Voix d'Exils se dote d'une nouvelle plateforme web

Pour son cinquième anniversaire, le média en ligne Voix d'Exils fait peau neuve, lançant son nouveau site d'information. Un outil plus professionnel qui rassemble une trentaine de migrants et d'encadrants répartis dans trois rédactions, dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Valais. Avec, depuis sa création, plus de 400 articles déjà publiés.

Ambiance inhabituelle le 3 novembre dernier à la Maison du Vélo, à Lausanne, gérée par l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (Evam). L'atelier dévolu à la petite reine a servi d'espace de présentation d'un autre programme de l'Evam, Voix d'Exils, mené avec la collaboration des cantons de Vaud et du Valais. Pour son cinquième anniversaire, ce média en ligne «dédié à l'expression libre des personnes migrantes vivant en Suisse» a fait peau neuve, inaugurant un nouveau site internet*, plus professionnel, et propre à accueillir désormais aussi des contenus audiovisuels.

Compétences transversales
«Avant, il s'agissait d'un blog. Aujourd'hui, c'est un vrai site média», s'est réjoui Omar Odermatt, responsable de la rédaction de Voix d'Exils, tout en détaillant le nouvel outil, mieux structuré, aux fonctionnalités élargies dont le multilinguisme, et connecté aux réseaux sociaux. Des améliorations visant à augmenter la visibilité de Voix d'Exils sur internet tout en valorisant son contenu fort, depuis sa création, de plus de 400 articles et caricatures. Et le responsable de montrer avec fierté sur le site lifté différentes contributions originales, «résultant de sources d'information privilégiées des rédacteurs»: «A titre d'exemple, on a un texte sur la prostitution et la migration... Un autre sur les sans-papiers... Là, il s'agit du quotidien d'un médecin dans un camp en Syrie... Ici d'un article sur les passeurs ou encore le témoignage d'un enfant soldat de Sierra Leone, celui d'une femme contrainte à fuir la Somalie pour éviter un mariage forcé...»
Proposant un autre regard sur l'asile dans notre pays, le portail est animé par des exilés bénéficiant d'un bon niveau de formation et de langue. Le programme vise à offrir aux participants des compétences transversales en communication et à favoriser leur intégration socioprofessionnelle. Lors de son évaluation, en août 2014, 25 des 40 bénéficiaires avaient, à son issue, trouvé une activité professionnelle ou suivi une formation. «Ce média a aussi un effet positif sur le moral des migrants, souligne encore Omar Odermatt, tout en relevant la bonne entente régnant dans l'équipe.»

Des migrants conquis
Autant de points positifs confirmés par plusieurs participants. «On y acquiert une bonne formation journalistique, entre la rédaction de textes, les relectures, les corrections, la réécriture, les connaissances sur les droits des médias, le web...» relève un jeune Sri-Lankais, ravi de l'expérience acquise dans ce média qui «construit des ponts et où les requérants peuvent s'exprimer sur la migration et la société d'accueil, échanger et apprendre des cultures des uns et des autres.» «Un vrai plaisir!» s'exclame-t-il. Même commentaire élogieux de deux jeunes Syriennes, conquises elles aussi par la démarche, dont l'une, journaliste dans son pays, qui s'est dite ravie de pouvoir continuer son métier ici et a repris l'Université. «Cette formation m'a encouragée à continuer mes études», lance la jeune femme dans un français fluide. Une aisance qui l'a en outre conduite à rédiger plusieurs portraits de requérants d'asile pour le rapport d'activités de l'Evam.

Intégration prioritaire
Outre Voix d'Exils et toujours dans un souci d'intégration, l'établissement vaudois a également mis sur pied un programme de récupération/réparation de vélos (huit bénéficiaires) et une formation en cuisine (une trentaine de participants). Les petits fours et mignardises servis à l'issue de la présentation du nouveau site avaient d'ailleurs été concoctés par les apprentis cuisiniers.
«L'intégration est une priorité de l'Evam. Elle doit permettre aux migrants de devenir des acteurs de la société. Un processus qui se doit d'être réciproque», a relevé de son côté Erich Dürst, directeur de l'établissement.


Sonya Mermoud

* www.voixdexils.ch