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Unia bloque un chantier à Lausanne

Des syndicalistes ont dû employer la manière forte pour que les déplacements des maçons soient intégralement indemnisés

Le message est clair: les conventions collectives doivent être respectées. Le mardi 8 juillet, des syndicalistes d'Unia Vaud ont bloqué pendant une heure un chantier à Maillefer, dans la banlieue lausannoise. Et ont obtenu gain de cause. Ils réclamaient le versement de l'intégralité des indemnités de déplacements d'une cinquantaine d'ouvriers de l'entreprise Bernasconi. La commission paritaire de la branche avait en effet calculé au printemps que l'employeur devait verser une compensation équivalente à 80 minutes de déplacement à ses travailleurs oeuvrant alors sur le chantier de la seconde usine Nespresso de Nestlé, à Avenches. Mais l'entreprise n'en a eu cure, et a continué de verser seulement 60 minutes d'indemnités, rejetant le calcul de la commission paritaire. Selon Unia, ce ne sont pas moins de 10 francs par jour qui ont été soustraits à chacun des travailleurs pendant toute la durée des travaux, soit plus de 10 mois pour certains employés.

La moindre des choses
La Convention nationale de la construction stipule que tout déplacement qui dépasse 30 minutes entre le lieu de rassemblement des ouvriers et le chantier doit être indemnisé dans son intégralité. En cas de désaccord, il appartient à la commission paritaire de trancher, rappelle Aldo Ferrari, secrétaire régional d'Unia Vaud. Dans le cas du chantier d'Avenches, les maçons devaient venir depuis Les Geneveys-sur-Coffrane, soit un trajet de 40 minutes pour l'aller et de 40 minutes pour le retour.
Deux jours après le blocage, la direction de Bernasconi a rencontré la commission paritaire et s'est engagée à verser l'intégralité des indemnités. Une décision dont se félicite Unia, satisfait du dénouement de cette affaire. Le syndicat n'en souligne pas moins la difficulté du contrôle de l'application des articles de la CCT relatifs à l'indemnisation des déplacements: «Et la hausse des prix de l'essence ne fera qu'exacerber les tensions dans ce domaine», ajoute Aldo Ferrari. Le syndicaliste souligne aussi la pénibilité des métiers du gros œuvre, branche dans laquelle les ouvriers doivent souvent accomplir des journées de 9 heures, auxquelles il faut ajouter les trajets quotidiens: «Indemniser les trajets, c'est donc la moindre des choses!».

Christophe Koessler