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Un restaurant dans le collimateur du syndicat

Unia a organisé une action devant le restaurant Le Richelieu à Neuchâtel pour protester contre le non-respect de la convention

Le 15 juillet dernier, Unia a distribué des tracts devant le restaurant Le Richelieu à Neuchâtel pour dénoncer son non-respect de la Convention collective nationale de travail à laquelle il est pourtant soumis. Les problèmes relèvent de la sous-enchère salariale et d'horaires annoncés sans tenir compte des délais prévus dans cet accord.


Drapeaux et distribution de tracts... Ambiance singulière le 15 juillet dernier devant le restaurant Le Richelieu à Neuchâtel. Des syndicalistes d'Unia ont en effet organisé une action de protestation devant l'établissement pour dénoncer ses pratiques et sensibiliser les passants à celles-ci. En cause, les salaires versés à des cuisiniers. «Ces derniers ne sont pas conformes aux montants prévus dans la Convention collective nationale de travail (CCNT)», explique Edy Zihlmann, secrétaire syndical d'Unia. «La CCNT prévoit un salaire minimum de 3400 francs brut. L'employé que je défends n'a pas été payé à ce tarif. Le manque à gagner s'élève à plus de 3000 francs sur ces six derniers mois.» Problème similaire rencontré par une autre personne œuvrant elle aussi en cuisine et qui a, depuis, démissionné avec effet immédiat.

Sans réponse...
L'affaire a été découverte alors que le représentant d'Unia avait été sollicité par l'employé pour l'aider en matière d'assurance sociale. «Il voulait savoir s'il avait droit à des subsides. A la lecture de sa fiche de paye, j'ai vu qu'elle n'était pas en adéquation avec les montants en vigueur. L'établissement a abusé de la crédulité et de la méconnaissance des droits de ce collaborateur d'origine étrangère.» S'en sont alors suivis plusieurs courriers à la direction qui n'ont pas permis de résoudre le problème. «La plupart des lettres envoyées recommandées nous ont été retournées telles quelles, même pas ouvertes», s'indigne Edy Zihlmann relevant aussi les pressions psychologiques exercées sur le personnel... Un nouveau contrat a néanmoins finalement été établi, mentionnant des frais de nourriture déduits du salaire. «Mais cette mouture-là n'était pas juste non plus», affirme le syndicaliste dénonçant également dans la foulée des horaires annoncés sans tenir compte des délais prévus par la CCNT.

Horaires non conformes
«Il est arrivé par exemple que l'employé en question soit appelé le matin pour aller travailler le soir alors que les plannings doivent être établis au moins deux semaines à l'avance. Une manière de faire particulièrement nuisible à la santé des travailleurs soumis à des horaires décalés et nocturnes...»
Dans ce contexte, et en l'absence de dialogue possible avec la direction, Unia a fait appel à l'organe de contrôle de l'application de la CCNT. «Parallèlement, nous allons saisir la justice si l'employeur ne verse pas la différence salariale. Nous souhaitons aussi, à travers l'action publique menée, donner un avertissement clair aux établissements qui seraient tentés de contourner la CCNT», conclut Edy Zihlmann, précisant encore que le respect de cet accord pose régulièrement problème...

Sonya Mermoud