L’Union syndicale suisse a salué la décision du Conseil national de maintenir un subventionnement fédéral de l’accueil extrafamilial mais l’estime largement insuffisant.
Le Conseil national a voté, le 6 mai dernier, en faveur d’aides financières fédérales allouées aux cantons en vue de développer l’accueil institutionnel des enfants. Celles-ci se monteraient à 200 millions de francs pour une durée de quatre ans. Et serviraient, sur la base de conventions-programmes, à soutenir les cantons créant de nouvelles places de crèche ou qui favorisent la prise en charge d’enfants en situation de handicap. Si cette décision a été saluée par l’Union syndicale suisse (USS) dans un communiqué de presse, celle-ci juge que le «projet doit encore être amélioré pour apporter des progrès significatifs en matière de développement, de répartition des coûts et de qualité». Concrètement, la faîtière syndicale estime la subvention envisagée largement insuffisante. Lors de la procédure de consultation menée l’an dernier sur la question, elle s’était prononcée en faveur d’un crédit d’engagement fédéral de 750 millions de francs pour les quatre premières années. L’USS note que l’investissement de la Suisse pour l’accueil et l’éducation des enfants de 3 à 5 ans ne représente annuellement que 0,3% de son PIB, alors que les moyennes des autres pays de l’OCDE se révèlent deux fois plus élevées. Elle regrette aussi que les conventions-programmes ne permettent pas de soutenir des mesures visant à améliorer les conditions de travail. Et indique que la branche souffre d’un taux anormalement important de fluctuation du personnel et d’abandon de la profession. L’USS déplore encore que la Chambre basse ne soit pas parvenue à un accord pour augmenter l’allocation de garde en faveur des parents actifs plaçant leurs enfants dans des structures extrafamiliales. «Le montant prévu de 100 francs par mois par jour de garde est largement inférieur au coût moyen d’une place d’accueil, variant entre 42 et 128 francs par jour. Et il est regrettable que cette allocation ne puisse pas être versée au-delà de l’âge de 8 ans», précise l’organisation, soulignant au passage le coût élevé des places pour les familles et leur pénurie. Avec, pour conséquence, l’obligation pour nombre de femmes de réduire leur taux d’activité professionnelle, voire de quitter le marché du travail pour s’occuper de leurs enfants en bas âge. Dans ce contexte, l’USS appelle le Conseil des Etats à se prononcer en faveur de dispositions susceptibles d’améliorer la situation lors de sa session d’été. Rappelons encore qu’à la fin du processus, le dossier sera présenté comme contre-projet indirect à l’initiative du PS sur les crèches.