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Remèdes pluriels

Cinglant rappel à l’ordre. Face à la flambée  du nombre de cas de coronavirus, Confédération et cantons ont enchaîné les tours de vis la semaine dernière. Portant un nouveau coup à nos libertés individuelles et nos besoins de liens sociaux, mais aussi à une économie déjà fragilisée par le semi-confinement de ce printemps. Dans certaines régions particulièrement frappées par la violence de cette deuxième vague, des pans entiers d’activités se retrouvent de nouveau sur pause ou en mode survie avec des horaires réduits et une limitation des fréquentations. La culture, le sport, le monde du divertissement ou encore la restauration font notamment partie des acteurs qui paient le plus lourd tribut à la crise sanitaire. Mais la facture finale en révélera hélas! bien d’autres encore. Aujourd’hui déjà, des entreprises ont diminué leurs effectifs ou menacent de le faire, quand elles ne prévoient pas tout simplement de mettre la clef sous le paillasson. Entre réserves épuisées et avenir plombé sur le long terme... Le pourcentage de personnes à la recherche d’un travail a augmenté, passant de 4% à 5,5%. Des employés à faibles et moyens revenus ne parviennent plus à joindre les deux bouts, contraints de composer avec des salaires amputés par les pertes liées au chômage partiel. Il ne s’agit pas pour autant de remettre en question les dispositions prises. D’opposer santé et économie. La première n’a évidemment pas de prix et la seconde en est tout autant tributaire. La vie en société, elle, n’a de valeur et de sens que si elle protège tous ses membres, en particulier les plus vulnérables. Mais le renforcement du filet d’aides se révèle indispensable pour limiter la casse. Il faut absolument préserver les rémunérations et les postes de travail, élever des digues contre le risque d’une vague de licenciements. Qui aurait, elle aussi, des effets particulièrement délétères. Et pas seulement financiers. A ce titre, les syndicats ont dressé une liste de revendications réclamant des mesures de stabilisation économique. Elles passent par la nécessité de maintenir le chômage partiel le plus largement possible – en y incluant temporaires et personnes travaillant sur appel – et par le versement intégral du salaire aux personnes aux revenus les plus modestes. Une redistribution des milliards de réserves excédentaires accumulées par les caisses maladie donnerait également un coup de pouce aux ménages et soutiendrait le pouvoir d’achat. Si la pandémie fixera les limites d’un nouveau lockdown, les organisations de travailleurs misent également sur des plans de protection fiables, souvent élaborés avec leur appui. Les entreprises ne partent pas de zéro. A la Suva et aux autorités compétentes de veiller à ce qu’elles respectent les règles établies. Sur le front sanitaire, la préservation du système hospitalier nécessite également, s’il doit adapter sa capacité aux circonstances, des garanties de déficits suffisantes. Comme on ne saurait remettre à plus tard une revalorisation salariale et des conditions de travail des métiers de la santé.

Dans tous les cas, et indépendamment des nouvelles dispositions qui viendront certainement modifier encore le quotidien de la population et des salariés, une seule certitude: l’adhésion et le soutien aux décisions des autorités ne pourront se faire sans l’assurance de lendemains acceptables. En d’autres termes, tout doit être mis en œuvre pour que les travailleurs ne paient pas le prix fort de cette crise. La Suisse dispose de ressources en suffisance pour leur donner cette garantie. Et éviter que les remèdes préconisés ne génèrent d’autres maux aussi dévastateurs que le Covid-19 qui doit, bien entendu, être combattu solidairement et sans relâche par tous...