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L’USS a des idées pour faire face aux droits de douane

machine dans une usine
© Thierry Porchet

L'USS juge que ce n’est pas le moment de détériorer les conditions de travail dans l'industrie suisse, qui a déjà perdu de son attrait en raison de la faible augmentation des salaires réels.

Alors que les taxes de 39% sur le «swiss made» sont entrées en vigueur aux Etats-Unis, l’Union syndicale suisse propose des pistes pour encaisser le choc tout en préservant les emplois.

Que faire maintenant? L’aller-retour à Washington des conseillers fédéraux Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin n’ayant pas permis d’infléchir la position de l’administration Trump, les droits de douane de 39% sur le swiss made sont entrés en vigueur le 7 août. Du coup, c’est le branle-bas de combat dans les milieux économiques et politiques. Pour sa part, l’Union syndicale suisse (USS) nuance le catastrophisme ambiant. Dans un communiqué, la faîtière considère qu’il ne faut pas céder à la panique, ni en «profiter pour formuler des revendications au détriment des travailleuses et des travailleurs».

L’USS invite le Conseil fédéral à poursuivre sa politique de négociation active avec les Etats-Unis, et veut garder confiance dans la possibilité de trouver une solution pour abaisser ces droits de douane. Par ailleurs, elle demande que la Confédération et les partenaires sociaux se réunissent dans la semaine du 11 août «afin de procéder à une évaluation commune de la situation et d'élaborer des mesures visant à garantir l'avenir des emplois et de l'industrie suisse». 

A ce propos, elle voit des pistes pour encaisser le choc. La prolongation à 24 mois du droit aux indemnités pour le chômage partiel (la réduction de l’horaire de travail ou RHT), actuellement discutée au Parlement et soutenue par les syndicats, en fait évidemment partie. D’ailleurs, le Conseil fédéral lui-même a dit le 7 août en conférence de presse qu’il allait y donner suite. L’USS espère donc qu’il va soutenir cette proposition des partenaires sociaux de l’industrie, dont Unia, et que la Confédération et les cantons traiteront «avec souplesse» les demandes de chômage partiel des entreprises.

Revaloriser les emplois industriels

En revanche, la faîtière juge que ce n’est «pas le moment de détériorer les conditions de travail dans l'industrie suisse», soulignant que celle-ci a déjà perdu de son attrait en raison de la faible augmentation des salaires réels. «Pour renforcer la compétitivité, estime l’USS, il faut revaloriser les emplois industriels en investissant dans la formation initiale et continue, et en offrant de bonnes conditions de travail.»

Pour réduire le montant des droits de douane, il existe d’autres moyens selon l’USS. Les entreprises peuvent par exemple avoir recours à ce qu’on appelle en anglais le tariff engeneering. Autrement dit, agir sur le prix de revient d’un produit pour alléger les taxes, par exemple via les prestations de services, les logiciels, les droits de licence ou la chaîne d’approvisionnement. Switzerland Global Enterprise, l’organisation officielle suisse chargée de la promotion des exportations et de la place économique, pourrait être chargée par la Confédération de conseiller les petites entreprises qui n’ont pas les moyens d’engager des consultants externes.

Enfin, l’USS appelle la Banque nationale suisse à prendre des mesures de politique monétaire pour que le franc suisse se déprécie face au dollar. Le taux de change actuel ne fait en effet qu’alourdir le prix des produits suisses aux Etats-Unis.

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