Alors que les négociations pour le renouvellement de la Convention nationale de la construction ont fait chou blanc, et que les maçons romands se préparent à la grève prévue les 3 et 4 novembre, des associations patronales essaient de faire pression sur les travailleurs. Dans plusieurs cantons, ceux-ci ont reçu de leurs employeurs un courrier rempli de fake news, que les syndicats réfutent en bloc. Il y est notamment écrit qu’une séance de négociations est encore prévue le 7 novembre, soit après la grève, qui serait ainsi prématurée. Or, c’est faux, rétorquent Unia et les autres syndicats, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) s’étant toujours opposée à ce que le processus se prolonge au-delà du 28 octobre. Cette date du 7 novembre correspondrait en fait à l’assemblée des délégués de la SSE censée valider un éventuel accord. De plus, les patrons se disent attachés au partenariat social, prétendant que ce n’est pas le cas de la partie adverse. Pourtant, leurs propositions, qui peuvent se résumer par «travailler plus pour gagner moins», n’ont pas bougé d’un iota depuis le début des pourparlers.
La SSE affirme en outre que la grève serait illégale, mais les syndicats soulignent qu’elle est proportionnelle aux attaques du patronat contre les acquis sociaux, qu’elle est de plus consécutive à l’échec des négociations, et donc conforme aux conditions édictées par la Constitution suisse (lire aussi en page 3). Quant aux menaces de licenciement à peine voilées faites à l’encontre des grévistes, Unia prévient qu’il contestera devant les instances compétentes de telles mesures de rétorsion, jugées abusives, si elles devaient se concrétiser.