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La Redoute: paquet social bien ficelé !

Après plusieurs tours de négociations, un plan social a été accepté par Unia, le personnel de La Redoute à Aigle et la direction

Pas question de négocier au rabais! Licenciés au 31 août prochain (voir notre édition du 2 avril), les 46 collaborateurs du centre de logistique de La Redoute à Aigle ont bataillé ferme pour obtenir un plan social digne de ce nom. De son côté, la société de vente par correspondance qui délocalise la préparation de ses colis en Pologne a elle aussi fait des pas envers le personnel. De part et d'autre on a ainsi avancé pour aboutir à une solution jugée aujourd'hui satisfaisante. «Nous sommes contents du résultat» déclare Jean Kunz, secrétaire syndical à Unia. L'accord trouvé englobe plusieurs points.

Réintégration professionnelle favorisée
En ce qui concerne les mesures d'accompagnement en vue de la recherche d'un nouvel emploi, les demandes des employés - une majorité de femmes - ont toutes été acceptées. Ceux-ci auront notamment droit à un bilan de compétences et pourront disposer des infrastructures informatiques ainsi que du soutien d'un conseiller pour mener à bien leur démarche. Une rencontre avec des représentants d'entreprises de la région et le personnel a par ailleurs d'ores et déjà été programmée. D'autres facilités ont également été accordées comme la possibilité de prendre hebdomadairement deux fois deux heures sur le temps de travail pour faire des offres d'emploi ou encore, en cas de leur concrétisation, celle d'être libérés très rapidement de leurs obligations professionnelles. Autre motif de satisfaction: une prime de déménagement pour les ouvriers qui décrocheront un nouveau travail à plus de 50 kilomètres de leur domicile, ceci jusqu'à la fin de l'année. Les employés ont aussi été entendus sur les délais de congé: conformément à leurs revendications, tous cesseront leurs activités au 31 août et non, comme l'avait d'abord annoncé la direction, au 30 juin pour une partie d'entre eux.

Le double ou presque
En revanche, Unia et la délégation du personnel ont dû moduler le montant des indemnités de départ. «Nous avons demandé en moyenne entre cinq et six mois de salaire, en fonction des années d'ancienneté, de l'âge, du statut familial des personnes...». Rien d'excessif selon le syndicat et les 46 ouvriers de La Redoute qui ont, dans un premier temps, campé sur cette position. Un des délégués du personnel a même calculé que La Redoute amortirait en huit mois cette somme avec les économies qu'elle fera sur les salaires polonais, estimés à 700 francs contre les 2600 en moyenne versés à Aigle... De son côté, Jean Kunz a relevé: «le groupe, via son site Internet, présente les valeurs qui fondent sa philosophie. Parmi celles-ci, une citation de Che Guevara «soyez réalistes, demandez l'impossible». Nous avons suivi le conseil même si cette requête n'a rien d'exagéré en regard des bénéfices de la Redoute qui, en huit ans, a quasi doublé son chiffre d'affaires pour atteindre l'an dernier 97 millions de francs.» Quoi qu'il en soit, le groupe français, au terme de plusieurs séances de négociations, a accepté un plan social composé de moitié d'indemnités de licenciement auxquelles il faut ajouter un quart de prestations individualisées diverses (, prime enfants, d'anniversaire, de départ s'il intervient avant le 31 juillet...) et un autre quart de prestations à options (bilan de compétences, mesures pour favoriser la réintégration professionnelle). «C'est quand même quasi plus du double que les propositions du plan social initial de la direction. C'est un bon compromis» conclut Jean Kunz, qui relève la solidarité des salariés, leur esprit combatif et leur détermination... redoutable.

Sonya Mermoud