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Je ne baisse jamais les bras

Syndicaliste de longue date, Celio Rodrigues vient d'être nommé président de la section de la Côte d'Unia. Un défi de plus

La mine resplendissante, Celio Rodrigues rentre de vacances. Une semaine de soleil et de mer bienvenue avant de renouer avec ses nombreuses activités. Employé chez Novartis à Nyon, ce natif du Portugal vivant en Suisse depuis 1981, fabrique des médicaments. Des OTC comme on dit dans sa branche - abréviation anglaise de «over the counter» (ndlr: par-dessus le comptoir) - qui désignent des remèdes délivrés sans ordonnance. Médecines auxquelles Celio Rodrigues recourt très rarement, l'homme bénéficiant d'une santé de fer. «Je n'ai pas manqué un jour de travail depuis le début de mon engagement chez Novartis, il y a 14 ans...», affirme l'opérateur de fabrication qui, depuis 2007, occupe aussi la fonction de président de la commission d'entreprise. Une charge qui l'a conduit, un an après sa nomination, à mener les négociations en vue du renouvellement de la convention collective de travail (CCT). Non sans avancées à la clef...

Fin d'année cruciale
«Nous avons obtenu deux jours de congé supplémentaires pour tous, soit cinq semaines de vacances. Et, pour les collaborateurs ayant franchi le cap des 46 ans, un jour de plus chaque année, le maximum ayant été toutefois fixé à six semaines de relâches» rappelle le syndicaliste, précisant que le règlement sur les horaires en continu a alors aussi été amélioré même s'il n'est pas entré en vigueur en raison d'une production moins importante que prévu. Quoi qu'il en soit, pas de temps pour se reposer sur ses lauriers... La CCT arrivant à échéance à la fin de cette année, Celio Rodrigues se prépare déjà à de nouvelles batailles. Au chapitre des revendications: une meilleure compensation pour le travail de nuit et les heures supplémentaires et une protection accrue des travailleurs de cinquante ans et plus et des délégués syndicaux... Autant dire que les discussions s'annoncent animées. Heureusement, note le président, la direction est ouverte au dialogue. Même si cette dernière, avec la nomination d'un nouveau chef de file américain, oppose davantage «chiffres, rentabilité maximale et concurrence» aux demandes militantes... «Les négociations débuteront déjà en août. La fin d'année sera cruciale.»

Fibre syndicale naturelle
De quoi aiguiser la fibre syndicale de Celio Rodrigues qui a toujours ressenti le besoin de s'investir «pour ses collègues et contre l'injustice». Un engagement que cet homme de 52 ans, marié et père de deux grands enfants, qualifie de naturel, quand bien même il exige beaucoup de temps et de disponibilité. «Mais il m'enrichit énormément au niveau humain. J'ai également beaucoup appris en matière de droit du travail» affirme cet homme qui, membre du comité national de la branche chimie/pharma d'Unia, vient aussi d'être nommé président de la section du syndicat de La Côte, succédant ainsi à Olivier Barraud. «Un défi de plus...» commente modestement le nouvel élu qui ne manque pas pour autant d'ambition. «Les combats prioritaires? La base doit être davantage représentée et écoutée à Unia, la direction étant parfois trop éloignée des réalités de terrain.» Celio Rodrigues entend aussi se battre pour une meilleure protection des délégués syndicaux et, plus largement, pour une amélioration générale des conditions de travail «qui ne cessent de se dégrader». «Avec la mondialisation, l'humain, la solidarité ont perdu du terrain. Les gens sont toujours plus individualistes, égoïstes. Ils ne voient souvent pas la nécessité de se syndiquer, sauf s'ils rencontrent un problème.» Pas de quoi entamer la motivation du militant.

Moitié-moitié
Optimiste de nature, Celio Rodrigues appartient à la catégorie des personnes qui ne baissent jamais les bras. Il rappelle néanmoins avoir besoin des autres pour monter au front. Quant aux qualités utiles à la réalisation de ses différents mandats, on peut lui faire confiance. Disponible et serviable, diplomate et combatif, capable de mener une équipe... cet infatigable militant possède plus d'une corde à son arc dont deux essentielles: un amour des contacts et une longue tradition de syndiqué. Pâtissier de formation ayant aussi œuvré dans l'hôtellerie-restauration et différentes entreprises avant son engagement à Novartis, le travailleur a toujours été membre d'un syndicat. Mais s'il cumule les activités dans le domaine, cet homme moitié portugais, moitié suisse, comme il se définit lui-même, confie aussi son intérêt pour l'informatique, Internet et les livres de science-fiction, «qui me permettent un peu de rêver». Sans oublier un goût modéré pour le sport: afin de garder la forme, une piste Vita de temps à autre... une autre manière de rester dans la course...


Sonya Mermoud