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Energizer : les suites difficiles d'un licenciement massif

Les 226 licenciés d'Energizer à la Chaux-de-Fonds réclament un plan social qui soit exonéré d'impôts

La phase de consultation qui fait suite à l'annonce de la fermeture prochaine du site chaux-de-fonnier d'Energizer est toujours en cours. La grande majorité des 226 personnes touchées ne croit pas à un possible sauvetage. Le personnel s'emploie à peaufiner un plan social. Le syndicat Unia, qui n'a pas reçu le mandat de le représenter, s'emploie cependant à limiter la casse.

La fermeture du fabricant de piles Energizer à La Chaux-de-Fonds va se solder par le plus grand licenciement collectif jamais enregistré dans le canton de Neuchâtel ces trente dernières années. C'est dire que le choc est particulièrement dur pour les travailleuses et les travailleurs et pour une région déjà fortement ébranlée par les récents licenciements chez Philip Morris et Voumard.

Plan social annoncé
Pour mémoire, le groupe américain Energizer a décidé la semaine dernière de fermer son site chaux-de-fonnier dans le cadre d'un programme de restructuration international, marqué par une série de délocalisations. En 2005, puis en 2009-2010, des licenciements avaient déjà été prononcés. «Nous savions que la pile alcaline n'est plus un marché très porteur et que les salaires en Suisse sont forcément plus élevés que dans certains pays. Nous nous attendions donc à des mesures d'économie, mais pas à ce point», souligne un opérateur, employé dans l'entreprise depuis cinq ans.
A l'annonce de cette fermeture, Unia a immédiatement réagi en appelant les employés à se mobiliser. Avec l'aide de la ville de la Chaux-de-Fonds qui a prêté ses locaux, le syndicat a organisé vendredi dernier une séance d'information pour le personnel. Une septantaine d'employés étaient présents. Unia a exprimé sa volonté de représenter leurs intérêts. «Je sais que le plan social proposé n'est pas mauvais, mais nous avons les capacités de l'améliorer et de faire en sorte qu'il soit le plus équitable possible», a plaidé Catherine Laubscher, secrétaire régionale d'Unia Neuchâtel. Un propos d'autant plus pertinent que la multinationale, forte d'un bénéfice 2010 de plus de 400 millions, en a les moyens. Mais pour négocier leur plan social, les salariés ont préféré miser sur une structure de consultation interne à l'entreprise. Ils ont invité Unia à y participer à titre de consultant, proposant même une rémunération du syndicat via l'entreprise.
Le syndicat n'est pas entré en matière «Unia ne peut accepter un tel mandat de "consulting", car ce n'est pas son rôle». En revanche, il «défendra bien entendu pleinement les intérêts de ses membres en les accompagnant activement tout au long de cette difficile période».
Dans l'assemblée, plusieurs voix se sont élevées pour demander que les sommes dégagées soient partiellement ou totalement défiscalisées. Une revendication dont prend acte le syndicat.

Pierre Noverraz