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Del Maître, les salariés résistent

«La majorité des salariés refusent de signer le nouveau contrat!» Ana-Bel Martinez est fière de ses troupes qui, après une grève et malgré des pressions très fortes de la direction - elle téléphone aux malades pour qu'ils cèdent -, continuent de résister à la volonté de l'entreprise de revoir à la baisse les conditions de travail.
La direction de Del Maître, une société des Laiteries Réunies, a développé une stratégie en trois temps. D'abord, elle a dénoncé la convention collective qui la liait aux syndicats Unia et SIT, puis elle a signé en secret une nouvelle et moins bonne convention avec l'Association suisse des employés de la boucherie (ASPB), enfin elle a licencié tous les salariés en leur proposant de nouveaux contrats incluant évidemment de moins bonnes conditions de travail.

Le canton interpellé
Une grève a éclaté le 27 septembre et les négociations qui ont suivi ont échoué. Ainsi, les syndicats ont écrit à quatre ministres genevois en leur demandant d'intervenir dans le conflit. Le conseiller d'Etat François Longchamp du Département de l'économie a, depuis, confirmé que l'entreprise doit respecter les recommandations de la Chambre des relations collectives de travail qui l'enjoignent de négocier avec les syndicats Unia et SIT. Quant à Robert Cramer, chargé de l'agriculture, il étudierait le dossier, selon la syndicaliste genevoise. Laurent Moutinot, responsable de l'égalité, va quant à lui se pencher sur la problématique des conséquences de la flexibilité pour les employées et leur famille.

Plaintes en rafales
Alors que la direction attend de ses employés qu'ils signent jusqu'au 30 octobre leur nouveau contrat - sinon ils devront prendre la porte-, Ana-Bel Martinez annonce que les syndicats ont décidé de saisir le Procureur de la république, le Seco à Berne et l'Organisation internationale du travail. Ces plaintes, qui suivent des interventions auprès de différents offices cantonaux, porteront notamment sur les pressions exercées par Del Maître sur ses employés pour qu'ils acceptent non seulement leurs nouveaux contrats, mais aussi de s'affilier à l'ASPB. Tant le droit suisse que la législation internationale reconnaît en effet aux salariés le droit de choisir leur syndicat.
Affaire à suivre donc!

SB



L'automne, l'époque de la chasse...

... nous annonce metzger+wurster, le journal de l'Association suisse du personnel de boucherie (ASPB), qui sacrifie tout de même 3 de ses 16 pages à ses lecteurs de langue française.
Ce titre évoquerait-il la campagne d'adhésion forcée à l'ASPB chez Del Maître? Que nenni, l'article se contente de nous expliquer le rôle du chien et celui du cor de chasse. Sur le conflit chez Del Maître, pas un mot.
Alors que cette association aurait pu expliquer son rôle et ses intentions aux salariées et aux salariés qui ignorent tout d'elle, les deux autres articles sont consacrés au Salon des Goûts de Bulle ainsi qu'à une autre exposition qui s'ouvre à Lausanne. Miam, miam!
Voilà peut-être pourquoi Del Maître préfère l'ASPB aux syndicats.

SB