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Défense des retraites

L'assemblée des délégués de l'USS a réitéré sa volonté de lutter pour une AVS forte et contre la baisse des rentes

Réunis le 27 mai à Berne, les délégués de l'USS se sont insurgés contre l'augmentation de l'âge de la retraite, la prolongation des heures d'ouverture des magasins et la réforme de l'imposition des entreprises. Ils demandent aussi des contrôles salariaux, ainsi que des sanctions, afin de lutter contre la discrimination salariale à l'encontre des femmes. Et appellent à une grande manifestation nationale le 10 septembre afin de demander un renforcement de l'AVS.

Lors de leur assemblée annuelle, le 27 mai dernier à Berne, les délégués de l'Union syndicale suisse (USS) ont avalisé plusieurs résolutions. A commencer par celle intitulée «Stoppons la baisse des rentes, renforçons l'AVS», et qui appelle à manifester le 10 septembre prochain dans la capitale pour donner «un signal clair aux patrons, aux milieux économiques et aux politiques». Les délégués rappellent ainsi que les rentes risquent de diminuer ces prochaines années, notamment avec la diminution du taux de conversion du 2e pilier et de la hausse progressive de l'âge de la retraite à 67 ans voulue par «les employeurs, le lobby des assurances et la droite» dans le cadre de la réforme Prévoyance vieillesse 2020. Or pour les syndicats, un relèvement des rentes s'impose. Ils appellent donc les citoyens à voter pour l'initiative AVSplus le 25 septembre prochain qui prévoit, entre autres mesures, l'augmentation de 10% des rentes AVS. Ils demandent également la préservation des rentes du 2e pilier, un âge de la retraite inchangé à 64 et 65 ans, une meilleure protection des travailleurs âgés, et le reversement par la Confédération de plus de 10 milliards de francs qu'elle a économisés aux dépens de l'AVS, notamment par ses programmes d'austérité généraux.

Augmenter les rentes
Dans son analyse, l'USS rappelle que «les cotisations salariales pour l'AVS n'ont jamais dû être relevées depuis 1975. Il a seulement fallu ajouter 1% de TVA en 1999.» La faîtière syndicale loue le bon fonctionnement de l'AVS, financée par les cotisations salariales - sans limite, alors que les rentes sont plafonnées, favorisant ainsi les revenus modestes et moyens - et les ressources générales de la Confédération. «En 2005, l'AVS a clôturé son bilan avec un résultat positif de presque 2,4 milliards. Ce n'est qu'avec la prochaine arrivée à la retraite de la génération des baby-boomers qu'il faut une légère augmentation des cotisations», souligne l'USS, pour qui 1% de TVA supplémentaire jusqu'en 2020 suffirait (soit bien moins que l'augmentation des cotisations salariales pour l'assurance chômage des années 1990 de 0,4% à 3%). Si la hausse de la TVA n'est syndicalement pas idéale, l'USS estime que le caractère redistributif de l'AVS permet d'envisager cette augmentation temporaire.
«Ce n'est pas pour rien que l'AVS est régulièrement dénigrée. Il n'y a aucune assurance sociale qui veille autant à l'équité sociale que l'AVS. Ce n'est donc pas étonnant qu'elle soit une épine dans le pied de nombreuses personnes qui gagnent bien leur vie», souligne le rapport. «Les banques et les assurances ne gagnent pas un centime avec l'AVS - à la différence du 2e et du 3e pilier.» Et de préciser: «La même rente coûte dans le 3e pilier environ 300000 francs de plus que dans l'AVS.»
De surcroît, la faîtière syndicale estime que les rentes AVS actuelles - qui représentent 22% du salaire moyen, au lieu de 27% en 1972 - doivent être augmentées pour s'adapter à l'évolution des salaires.

Aline Andrey

 


La LOMag, c'est fini! Le Conseil des Etats l'a enterrée
Ce lundi 6 juin, au moment du bouclement de L'Evénement syndical, le Conseil des Etats a décidé, pour la deuxième fois, de ne pas entrer en matière sur le projet de la Loi sur l'ouverture des magasins (LOMag). Elle est donc enterrée, pour la plus grande joie des vendeuses et des vendeurs qui s'y opposaient. Les syndicats avaient annoncé leur intention de combattre cette dérégulation des horaires de travail avec un référendum. La loi aurait permis d'ouvrir tous les magasins du pays en semaine de 6h à 20h, et le samedi de 6h à 18h.
Ce même jour, le National devait se pencher sur la RIE III. L'USS a déjà indiqué sa volonté de soutenir le référendum contre la troisième réforme des entreprises (RIE III). Dans un communiqué, Daniel Lampart, économiste de l'USS, s'insurge: «L'objectif de RIE III était initialement que la Suisse supprime les privilèges fiscaux injustes dont bénéficient les entreprises et les sociétés financières internationales. L'USS l'avait soutenu. Toutefois, les tenants de la droite bourgeoise ont abusé de cette réforme d'une manière crasse afin de continuer à garantir à leurs entreprises et à leurs actionnaires des privilèges fiscaux.» Avec comme corollaire d'énormes pertes fiscales pour la Confédération, les cantons et les communes.
AA/L'ES

 

 


«Des contrôles salariaux, maintenant!»
Afin de défendre le principe constitutionnel «un salaire égal pour un travail de valeur égale», les délégués de l'USS demandent dans l'une de leurs résolutions du 27 mai que le Parlement et le Conseil fédéral prennent des mesures rapidement pour éliminer toutes les discriminations salariales. Ils demandent que le Conseil fédéral soumette au Parlement un message sur une révision de la loi pour la mise en œuvre de l'égalité salariale. Celle-ci doit prévoir des contrôles salariaux réguliers, des contrôles par sondage, ainsi que des sanctions en cas de discriminations salariales.
AA