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De jeunes artisans d'Unia rénovent une école au Nicaragua

Le groupe issu de la région biennoise a passé trois semaines en Amérique centrale

Un groupe de jeunes artisans d'Unia de la région biennoise a procédé à la rénovation d'une école de campagne appartenant à un syndicat, lors d'un récent séjour de trois semaines au Nicaragua. Une expérience placée sous le signe de la solidarité internationale.

«C'était une expérience très enrichissante sur le plan de l'amitié, de la solidarité internationale et des échanges mutuels.» Martin Dremelj a encore les yeux brillants à l'évocation des trois semaines qu'il vient de passer au Nicaragua avec six jeunes artisans de la région biennoise et trois accompagnants. Ce plâtrier-peintre, responsable depuis quatre ans de la jeunesse du syndicat Unia de la région de Bienne-Seeland et Soleure, est le principal instigateur de ce voyage consacré en bonne partie à la rénovation complète d'une petite école dans le hameau de Los Mojica, près de San Marcos. «Cette idée est née à la suite d'une rencontre il y a deux ans entre la jeunesse Unia et des délégués du syndicat nicaraguayen ATC (Associacion de trabajadores de campo), sous l'égide de l'association de jumelage Bienne - San Marcos qui nous a alors proposé d'aller rénover cette école qu'elle avait créée en 2010 afin principalement de lutter contre le travail des enfants. Nous avons tout de suite adhéré à cette idée.»

Du beau travail
Les participants à ce voyage ont récolté des fonds, suivi des cours d'espagnol et payé eux-mêmes leur billet d'avion. Sur place, ils ont atteint ce hameau reculé après plusieurs heures de piste. «Nous avons été logés dans des familles du village qui nous ont toutes accueillis chaleureusement», raconte Martin Dremelj. Les jeunes artisans se sont attelés tout d'abord à la reconstruction des fondations, puis à la consolidation et à l'étanchéification des murs et enfin à la construction d'une rampe d'accès à des toilettes sèches surélevées. «Toute l'équipe a travaillé dur, dans un très bon esprit. Nous étions aidés par des artisans locaux et la collaboration était excellente. Entre gens du métier, on se comprend toujours.» Les jeunes artisans de la région biennoise ont parfois été surpris par l'ingéniosité des travailleurs locaux pour pallier le manque d'outils ou de machines. Exemple: l'utilisation de fers à béton au lieu d'un vibrateur pour le béton. Martin Dremelj a mis la dernière touche aux travaux en crépissant l'ensemble de l'ouvrage, le teintant en bleu et blanc, la couleur officielle des écoles au Nicaragua. Puis l'inauguration a été marquée par une fête conviviale avec les familles et les syndicalistes de la région. «Nous espérons, tout comme le syndicat ATC, que cette rénovation rende cette école plus attractive. Car le défi dans cette région pauvre, c'est de convaincre les parents d'envoyer leurs enfants à l'école plutôt que de les emmener travailler avec eux.»

Priorités syndicales
Une fois la rénovation terminée, les participants ont visité le pays, notamment la capitale Managua, la côte et la région du lac central où se développe le gigantesque projet d'un nouveau canal reliant l'Atlantique au Pacifique. Ils ont également participé à deux rencontres d'information et de débat avec le syndicat ATC. Participant au voyage, le syndicaliste Roland Sidler, président de l'association de jumelage de Bienne et San Marcos a relevé les quatre priorités de ce syndicat: «La première est l'égalité des sexes, en particulier la lutte contre la maltraitance des femmes. La deuxième est la formation scolaire et professionnelle des jeunes et la troisième la lutte contre l'emprise des multinationales que l'on peut notamment illustrer par le fait que le pays exporte son café chez Nestlé et boit du Nescafé importé. Enfin, le syndicat se mobilise pour éviter le dumping salarial et social massif que pratiquent les firmes du Costa Rica voisin sur les travailleurs émigrés nicaraguayens.»
Pour Martin Dremelj, ce séjour au Nicaragua «a non seulement été une manière concrète de manifester notre solidarité internationale mais aussi de renforcer les liens et le sens de l'engagement syndical chez les participants». Une école de la vie.

Pierre Noverraz