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Café Zigolini pas d'accord trouvé

Une rencontre entre des employés du restaurant Zigolini soutenus par Unia et la direction générale n'a pas donné satisfaction

«Cette rencontre n'a pas donné les résultats escomptés. Les employées sont dépitées. Nous allons réagir.» Secrétaire syndical d'Unia, Komla Kpogli dresse un bilan négatif de la séance qui a réuni jeudi dernier des travailleurs du café Zigolini situé sur l'aire d'autoroute de Bursins (VD), des membres de la direction générale du Marché Restaurants Suisse SA (propriété de Coop) et des représentants d'Unia. Pour mémoire, cette réunion a été organisée suite à une action organisée devant l'établissement le 21 juin dernier: deux ex-travailleuses et une troisième toujours en fonction avaient notamment dénoncé la manière dont les traitait le directeur de l'enseigne, également patron du Marché et du Burger King, intégrés au complexe autoroutier (voir L'ES du 28 juin). «Les employées ont rappelé les faits en présence du directeur incriminé et des responsables zurichois. Elles ont une nouvelle fois fait part des propos racistes dont elles ont été la cible. Mais aussi de différents dysfonctionnements en matière de respect de la Loi sur le travail et d'hygiène, avec, sur ce dernier point, la mise en vente de produits périmés.» Au terme de cette explication, Unia a formulé ses revendications. «Nous avons demandé que les deux travailleuses licenciées, comptant plusieurs années de service, soient réintégrées. Que des excuses soient présentées. Et que les responsables prennent des dispositions pour corriger la problématique des pauses non accordées. Nous réclamons un décompte en la matière et sur les jours de repos non pris.»

Pas de réponse à la souffrance des employées
Les syndicalistes d'Unia se sont également montrés intransigeants sur la question du mandat qu'ils ont reçu pour aider ces personnes, s'énervant des pressions faites sur l'employée toujours en fonction pour qu'elle le retire. «Nous avons exigé que cesse cette situation. La liberté syndicale n'est pas négociable.» De son côté, la direction générale du Marché Restaurants Suisse SA, explique Komla Kpogli, a répondu qu'elle avait pour politique de combattre toutes formes de racisme. Et qu'une procédure à cet effet existait. Dans ce contexte, elle a estimé que les employées auraient dû suivre cette démarche. La hiérarchie aurait alors traité le problème. «Sur la question des licenciements, les responsables n'ont pas voulu non plus faire marche arrière, relevant qu'ils avaient eu des raisons valables pour remercier les personnes concernées. La réintégration dans d'autres enseignes ne serait pas non plus dans leurs cordes.» Par ailleurs, des mesures auraient été prises pour les doléances relatives au non-respect de la Loi sur le travail. «Nous ne sommes pas satisfaits de la tournure des événements. Aucune réponse n'a été apportée à la souffrance exprimée par les employées. Nous prévoyons d'organiser une assemblée du personnel, aussi avec les travailleurs des autres enseignes de l'aire autoroutière. Nous n'excluons pas de porter une plainte pénale contre le directeur. Et allons aussi constituer un dossier pour licenciements abusifs. La question sera tranchée par les Prud'hommes.»

Sonya Mermoud