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Aperto: des améliorations au bout de la grève

Le personnel de l'enseigne de la gare de Thoune a débrayé début juillet pour que ses droits soient respectés

Travail gratuit, pauses inexistantes, travail sur appel. Les griefs à l'encontre de la direction étaient nombreux dans l'enseigne Aperto de la gare de Thoune. Les vendeuses ont exprimé leur ras-le-bol et se sont mises en grève à l'aube du 3 juillet. L'après-midi déjà, la grève était levée, un plan de discussion était décidé avec la direction. Une semaine plus tard, un accord était signé apportant des améliorations concrètes chez Aperto, à Thoune, et en partie dans toute la Suisse. Retour sur un succès.

Les portes du magasin Aperto de la gare de Thoune sont restées fermées le 3 juillet dès le petit matin. Une dizaine de vendeuses de cette enseigne s'étaient mises en grève contre le travail gratuit, les pauses volées et des problèmes d'organisation du travail. L'équipe du matin par exemple travaillait régulièrement une heure gratuitement, car elle commençait bien avant l'ouverture du magasin, les heures supplémentaires n'étaient pas payées ni décomptées, et les suppléments pour le travail de nuit n'étaient pas clairement indiqués, d'où certains doutes sur leur paiement. D'autre part, les trois quarts du personnel travaillaient sur appel. Des vendeuses étaient parfois renvoyées à la maison sous prétexte qu'il n'y avait plus suffisamment de travail. Des menaces de licenciement ont aussi été proférées à l'encontre du personnel au cas où il participerait à une grève. Menaces qui n'ont guère eu d'effet puisque la grande majorité des vendeuses ont pris part au débrayage, tout en mandatant le syndicat Unia pour qu'il négocie avec la direction afin que le règlement de l'entreprise et la loi soient respectés.
L'après-midi même, des discussions ont eu lieu entre Unia et la direction d'Alimentana Shop SA, groupe familial propriétaire des 25 enseignes Aperto de Suisse. Ces dernières sont installées principalement dans les gares et les aéroports, lieux où les horaires des magasins ont été libéralisés, ces derniers pouvant ouvrir 7 jours sur 7. A l'issue de ces échanges, les parties se sont mises d'accord sur un calendrier de discussions et sur les points litigieux à traiter. Le personnel d'Aperto Thoune a dès lors mis un terme à sa grève alors que de son côté la direction s'engageait à retirer ses avertissements contre les grévistes.

Accord signé après d'ardues négociations
Une semaine plus tard, le 10 juillet, un accord final a été signé. Les négociations ont été dures, mais justes, souligne Unia. Cet accord résout des problèmes propres au magasin de Thoune, comme l'avancement d'une demi-heure du début du travail le matin, à 4h au lieu de 4h30 afin que toutes les heures travaillées soient payées, et l'optimisation des processus de travail. Alimentana confirme également l'annulation des avertissements envers les grévistes. D'autres améliorations obtenues concernent l'ensemble des enseignes Aperto, soit une très grande partie des 450 employés d'Alimentana. Ces avancées concernent: les pauses qui seront désormais timbrées pour qu'elles puissent véritablement être prises; le temps de repos supplémentaire de 10% en cas de travail de nuit sera comptabilisé séparément sur les fiches des salaires, ce qui facilitera les contrôles, les plannings de travail seront annoncés 3 semaines à l'avance, un point positif pour les employés alors qu'ailleurs le planning est remis généralement 2 semaines avant. Autre avancée: la possibilité pour le personnel sur appel, payé à l'heure, de déposer une demande pour obtenir un contrat à temps partiel, lui garantissant un travail et un salaire réguliers. «L'expérience de Thoune montre que des vendeuses sont prêtes à se mobiliser pour défendre leurs droits», souligne Natalie Imboden, membre de la direction du secteur tertiaire d'Unia. 


Sylviane Herranz