Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Vente: nouvelle dégradation des conditions de travail à Fribourg

Unia Fribourg lance le référendum contre la décision d’ouvrir les commerces une heure de plus le samedi, soit jusqu’à 17h

Le 9 octobre dernier, le Grand Conseil fribourgeois s’est prononcé en faveur d’un assouplissement des horaires des magasins (voir aussi l’ESdu 2 août dernier). Ceux-ci pourront ouvrir une heure supplémentaire le samedi, soit jusqu’à 17h. Inadmissible pour Unia qui va combattre la modification le la Loi sur l’exercice du commerce par référendum. «Nous entamons la récolte de signatures. Nous disposons de trois mois pour réunir 6000 paraphes», précise Armand Jaquier, secrétaire régional d’Unia. Le responsable syndical justifie la démarche par différents motifs: «Cette heure de plus fait la différence, portant préjudice à la vie familiale et sociale des vendeurs. Avec le départ des derniers clients, le bouclement et le trajet, les travailleurs arriveront tardivement à leur domicile.» Armand Jaquier souligne aussi, dans la grande distribution, le difficile fractionnement des horaires de travail du personnel, le plus souvent employé à temps partiel et sur appel. «Il n’y a plus d’horaires corrects. On fait venir les travailleurs lors des pics de consommation. Ils ignorent souvent quand on va recourir à leurs services. Cette situation ne leur permet pas de trouver un autre emploi. Les conditions de travail se sont dégradées et ça continue.» La prolongation des horaires d’ouverture fâche d’autant plus le syndicaliste que l’ensemble du secteur n’est toujours pas couvert par une Convention collective de travail (CCT). «On se bat dans ce sens depuis trente ans sans avoir progressé. Le Conseil d’Etat ne prend pas ses responsabilités. La modification de la Loi ne devrait pas intervenir sans que les conditions de travail soient réglées. Mais il n’y a pas de culture conventionnelle.» Si Armand Jaquier admet que la branche de la vente se porte plutôt mal, il ne croit pas que l’heure supplémentaire améliorera la situation ou permettra de préserver des emplois comme argumentent les partisans d’un assouplissement des horaires. «Le secteur souffre, effectivement. Mais la prolongation d’ouverture ne résoudra pas le problème de concurrence des autres cantons et d’Internet. Entre 63 et 67% des petits et moyens commerces (moins de 50 salariés) considèrent que cette heure n’aura aucun impact sur le chiffre d’affaires. La majorité des achats s’effectue le plus souvent entre 14h et 15h, pas plus tard.» Pour Armand Jaquier, les éléments déterminants passent plutôt par l’offre, la qualité, le prix, la manière de présenter les produits, l’imagination.... Et le syndicaliste de dénoncer encore «la volonté de la grande distribution de cannibaliser les petits magasins». «Les loyers, dans les centres commerciaux, sont prohibitifs. Les petits commerces sont étouffés. Seule la grande distribution et quelques consommateurs se montrent intéressés par des horaires indécents. La Loi ne favorisera dans tous les cas que les grandes enseignes.» La récolte de signatures terminée, le débat public promet d’être intense... 

Pour aller plus loin

Le salaire minimum genevois dans la vente est menacé

Les associations patronales ont déposé un recours auprès du Tribunal fédéral contre le contrat-type de vente récemment édicté. Unia dénonce une attitude irresponsable

«Migros a une attitude totalement indigne»

entrée d'un magasin Migros

Plus de 200 salariés chargés des dégustations ont vu leur contrat modifié et ont été plongés dans l’extrême précarité

Magasins prochainement ouverts jusqu’à 20h?

Deux projets de loi visant à prolonger l’ouverture des magasins, des boulangeries et des salons de coiffure genevois viennent d’être avalisés en commission. Unia maintient le cap

Les vendeuses toucheront au moins 4000 francs

Depuis le 1erjanvier dernier, à défaut d’une Convention collective de travail, le personnel de vente genevois, y compris celui des kiosques à journaux, bénéficie d’un nouveau contrat-type prévoyant un salaire minimal de 4000 francs. 

A Genève, le nouveau contrat-type de travail prévoit, entre autres, l'augmentation des salaires minimaux et l'obligation de l'assurance perte de gains. Unia se dit satisfait