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Relève la tête

«Don’t Look Up». Avez-vous vu Don’t Look Up? Ce film où deux astronomes, interprétés par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence, découvrent une comète fonçant droit sur la Terre. Alors que la planète bleue s'apprête à être détruite, les deux scientifiques se trouvent confrontés au désintérêt des médias et à l'immobilisme du gouvernement US. Réalisée par Adam McKay (The Big Short), cette allégorie de la catastrophe écologique est diffusée par Netflix depuis le 24 décembre. L’offre de cette plateforme de streaming est assez pauvre, mais Don't Look Up («ne lève pas les yeux») vaut les 11,90 francs du ticket d’entrée (pour un mois d’accès en qualité SD). Pertinente et drôle, cette satire de notre société, des réseaux sociaux et du rôle de certains milliardaires remporte un succès mérité.

Eco-tartuffes. Les commentaires et les discussions autour de cette parabole ont évidemment été nombreux depuis un mois. Et les critiques n’ont pas épargné DiCaprio. L’acteur et producteur aime se faire passer pour un militant, il a ainsi lancé une fondation en faveur de l’environnement, endossé le rôle d’ambassadeur de l’ONU sur le changement climatique, investi dans la viande artificielle ou s’est montré roulant à vélo. Mais on a aussi vu l’Américain faire un aller-retour Cannes-New York en jet privé pour recevoir un prix récompensant son engagement… écolo. Plus récemment, celui qui se présente sur Twitter comme «Actor and Environmentalist» a été épinglé par la presse britannique pour avoir passé ses vacances de fin d’année au large de Saint-Barth sur le pont du Vava II. Ce yacht de près de 100 mètres de long, estimé à 200 millions de francs, appartient à Ernesto Bertarelli. Il faudrait débourser plus de 300000 francs pour remplir les réservoirs de diésel de ce monstre crachant autant de carbone sur dix milles nautiques qu'une voiture en une année. De quoi alimenter les polémiques. De DiCaprio et de Bertarelli, on se demande qui est le plus éco-tartuffe des deux. Le Suisse, qui est devenu milliardaire en ayant cédé Serono à Merck, prétend en effet œuvrer à protéger les océans, au travers, là aussi, d’une fondation. A la barre d’Alinghi ou du Vava II, il fait surtout beaucoup de ronds dans l’eau.

Les riches détruisent notre planète. Dans Don't Look Up, le personnage de Peter Isherwell, PDG de l'entreprise technologique Bash Cellular et mix de Steve Jobs, Mark Zuckerberg et Elon Musk, représente bien cette classe dirigeante prédatrice. Au nom du profit, ce PDG d’une entreprise technologique est prêt à faire prendre tous les risques à l’humanité. A nous de tirer les conclusions de cette fable. Pour leurs menus plaisirs et parce qu’ils en veulent toujours plus, les riches détruisent notre planète et se montrent insensibles au sort des autres humains. Ils empêchent le changement de cap que l’urgence climatique impose. Nous n’avons dès lors pas d’autre choix que de les débarquer.