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La FMH jette une employée comme un kleenex !

Jeudi dernier, Unia a dénoncé auprès des médecinsl'attitude inacceptable de leur faîtière, la Fédération des médecins suisses

Surprise des 200 médecins de la FMH (Fédération des médecins suisses) qui se rendaient jeudi dernier au congrès de la Chambre médicale suisse à Bienne. Au contraire des entrepreneurs, les médecins n'ont guère l'habitude d'être reçus par des syndicalistes d'Unia, tracts en main. Rapidement pourtant, les organisateurs ont trouvé une solution de fortune... un carton tendu à l'entrée de la salle pour que les médecins puissent y glisser le tract reçu quelques instants plus tôt!

Avertie... aux toilettes
Malgré tout, plusieurs médecins ont été choqués par les explications d'Unia et se sont engagés à essayer d'intervenir. Car Unia dénonçait là, en présence de la personne intéressée, le traitement inhumain infligé à la responsable du bureau d'expertises extrajudiciaires de la FMH à Lausanne. Après 28 ans de travail et de dévouement, cette responsable est jetée à la rue, comme un kleenex, précise Unia. «Ils ont décidé de fermer le bureau de Lausanne et de le centraliser à Berne. Notre membre a 61 ans et, pour des raisons de santé, elle ne peut assurer ces déplacements», explique Catherine Laubscher d'Unia. Et de raconter que la fermeture du bureau lausannois a été annoncée à cette personne à la fin d'une séance, juste avant Noël, dans une file d'attente... de toilettes! «La moindre des choses aurait été d'organiser une réunion pour en discuter», s'indigne la syndicaliste qui a pris le mors aux dents et tenté de trouver une solution afin que cette employée puisse poursuivre son activité professionnelle ou au moins obtenir - au bout d'une période transitoire d'une année de travail partiel à Berne - un plan social lui permettant de prendre une retraite anticipée. Car à 61 ans, c'est le chômage qui l'attend. «La FMH a refusé toute solution viable. La dernière qu'elle nous a soumise proposait à cette responsable d'aller, jusqu'à sa retraite, 3 jours à Berne, de travailler dans le train, et le reste de la semaine à la maison sans défraiement. Or son travail consiste à étudier des dossiers hyper confidentiels. Ce n'est pas possible de travailler dans de telles conditions», poursuit la syndicaliste.

Licenciée fin juillet
«Je ne pouvais pas accepter cette proposition, relève l'employée de la FMH, et me trouve de ce fait licenciée pour le 30 juillet. Ce travail, c'est ma vie, je m'y suis investie, sans compter mes heures. L'attitude d'une institution comme celle-ci est inadmissible, je suis déçue par son comportement. Mais les médecins à qui j'ai pu parler jeudi se sont montrés réceptifs. J'espère que la FMH fera marche arrière et aura au moins un semblant d'égard et de respect envers mon engagement.»
Une revendication portée par Unia qui exige une indemnité équitable pour cette femme. «La FMH doit se montrer exemplaire dans le traitement des salariés âgés. Les médecins de la FMH sont en effet quotidiennement confrontés au rejet des salariés plus âgés du monde du travail et aux maladies physiques et psychiques qui s'en suivent! La FMH se doit donc de mener à l'égard de ses propres salariés plus âgés une politique du personnel respectueuse, digne et exemplaire», soulignait le tract d'Unia reçu par les médecins.

Sylviane Herranz