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Dix mille fois NON aux ouvertures prolongées

A genève, un vent d'opposition souffle sur les extensions des horaires des magasins

Un record de signatures a été obtenu sur le référendum contre la prolongation des heures d'ouverture des magasins à Genève. Elles seront déposées le 6 août prochain. La votation aura très probablement lieu le 28 novembre. Syndicats et personnel ne baisseront pas la garde jusque-là.

Ouvrir les magasins tous les soirs jusqu'à 20 heures, les samedis jusqu'à 19 heures et quatre dimanches par année? C'est NON! Des milliers de signatures ont été récoltées en un temps record pour le référendum contre la nouvelle Loi genevoise sur les heures d'ouverture des magasins (Lhom). Alors que le délai référendaire court encore pendant 10 jours, le comité contre la modification de la Lhom, composé d'une vaste coalition de syndicats et de partis, a recueilli plus de 10'000 signatures depuis le lancement du référendum le 28 juin dernier. La barre des 7000 signatures requises est largement dépassée. Un véritable succès!
«C'est impressionnant. Alors que nous tenions des stands devant les magasins, où les gens sont dans une situation de consommation, ce sont eux qui venaient vers nous pour signer. Certains faisaient même la file! Je n'ai jamais vu ça. En 2 heures par exemple, devant une Coop, j'ai récolté 120 signatures», relève Joël Varone, secrétaire syndical d'Unia à Genève, qui ajoute que les signatures continueront à être rassemblées jusqu'au 6 août, date de leur dépôt.
«Les gens signent par solidarité avec le personnel, mais aussi parce qu'ils estiment que ces extensions sont inutiles», indique le syndicaliste. «La population est très sensible aux conditions de travail des vendeuses et des vendeurs, au fait qu'ils sont mal payés, comme à la précarité et à la pénibilité du métier. L'inutilité des horaires étendus le soir et le samedi a souvent été relevée, en particulier du fait que les clients n'utilisent déjà pas la nocturne du jeudi jusqu'à 20h.» Selon le syndicaliste, la question des ouvertures du dimanche était moins évoquée. «Autre argument en revanche souvent avancé: le fait que ce sont toujours les mêmes qui s'en mettent plein les poches, qui font des bénéfices énormes comme Coop et Migros. Jusqu'où veulent-ils aller? me demandait-on. Par contre, le référendum n'a suscité que peu de réactions négatives.»

Mobilisation des vendeuses
Autre élément de ce succès d'étape: la très forte mobilisation du personnel. Que ce soit par sa présence sur les stands ou par sa participation à la récolte de signatures via les cartes-réponses. «Sur les 10000 signatures, plus du tiers provient des cartes-réponses distribuées dans les commerces. L'essentiel vient des vendeuses. Certaines nous redemandent encore des cartes lorsque nous repassons dans les magasins.»
Joël Varone tire un bilan «prometteur» de cette récolte de signatures. Mais tout est encore à faire en vue de la votation qui devrait avoir lieu le 28 novembre. Plus tôt, les délais ne le permettent pas et comme les patrons souhaitent que la loi entre en vigueur le 1er décembre prochain - pour les fêtes de fin d'année bien sûr - cette date semble la plus probable.
Unia et le comité organisent un rassemblement pour aller remettre les signatures le 6 août prochain. Ils invitent toutes les personnes intéressées à y participer. 


Sylviane Herranz