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Ce que revendiquent les salariés de l'industrie des machines

Un sondage auprès de 1200 salariés fait émerger des priorités qui serviront de base aux futures négociations de la CCT

Un vaste sondage auprès des salariés de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux montre que les priorités des 1200 personnes interrogées portent notamment sur la stabilité de l'emploi, la compensation pleine et automatique du renchérissement et la retraite flexible. Coup de projecteur sur des données qui orientent le débat pour les prochaines négociations pour le renouvellement de la convention collective.

La grande enquête d'Unia sur les conditions de travail, les appréciations et les souhaits des travailleuses et des travailleurs de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) a été lancée au cours de l'été 2008. Ses résultats et les perspectives qu'ils impliquent font l'objet depuis quelques mois d'un débat nourri au sein du syndicat, plus particulièrement depuis ce printemps. «Ce sondage est souvent invoqué dans nos discussions avec nos partenaires sociaux et dans nos assemblées», précise Fabienne Blanc-Kühn, membre du comité directeur d'Unia. Car même si la crise a sans doute des impacts nouveaux sur certains points, «les données de ce sondage restent des indicateurs importants pour déterminer les priorités dans nos revendications». Des priorités qui vont orienter les négociations pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) de l'industrie MEM, qui devraient débuter dans une année. L'actuelle CCT est en effet valable jusqu'au 31 décembre 2010.

Principaux résultats

Voici les points essentiels de ce sondage, sur la base des conclusions et analyses livrées à la conférence de branche de l'industrie MEM en mars dernier à Berne.

Les salaires: Parmi les priorités, la compensation pleine et automatique du renchérissement se taille la part du lion. Elle est plébiscitée par 86% des sondés. L'instauration de l'égalité des salaires entre hommes et femmes figure au deuxième rang avec 53%. Quant à la mise en place de salaires minimaux obligatoires, 42% des personnes interrogées estiment qu'il s'agit d'une préoccupation importante.

La retraite flexible: Près de 80% des personnes sondées préconisent pour la branche un modèle flexible de retraite anticipée à partir de 62 ans. En revanche, la perspective d'alimenter ce système par une contribution de 2% du salaire des travailleurs n'est approuvée que par une personne sur trois (32%). L'idée de la réduction progressive du taux d'occupation à partir de 60 ans (temps partiel pour travailleurs âgés) recueille pour sa part 57% d'opinions favorables.

Les vacances: Environ 58% des personnes interrogées s'accordent à revendiquer une prime de 600 francs pour leurs vacances, une somme qui leur serait versée au milieu de l'année. Les 42% restant préféreraient, eux, se voir accorder deux jours de vacances supplémentaires.

Le travail du samedi: Les réponses sont jugées frappantes. 24% des personnes interrogées déclarent devoir aller travailler plus de 20 samedis par année. Et la moitié des sondés plus de 5 samedis par an. A la question «Faut-il payer un supplément d'au moins 25% pour le travail du samedi?», 85% ont répondu oui.

Le congé paternité: Une forte majorité de salariés (77%) s'est prononcée en faveur d'un congé paternité d'au moins cinq jours. «Cette revendication reflète de toute évidence un besoin de la société et s'inscrit dans l'évolution du partage des tâches entre hommes et femmes», commentent les analystes du sondage.

Le travail temporaire: A la question «Les travailleurs temporaires doivent-ils être soumis à la CCT?» 82% des sondés répondent par l'affirmative. De nombreux commentaires accompagnaient les réponses. Exemple: «Le travail temporaire est de l'esclavage interne. Il faut l'interdire et punir ceux qui l'ont introduit.»  

PN