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Casse limitée chez Flexcell

Soutenus par Unia, les salariés de Flexcell acceptent à l'unanimité un plan de restructuration

Spécialisée dans la construction de panneaux solaires, la société Flexcell à Yverdon-les-Bains annonçait, en août dernier, le licenciement de 45 de ses collaborateurs sur les 118 qu'elle compte. Sitôt la nouvelle apprise, Unia et le personnel ont planché sur différentes pistes susceptibles d'atténuer les conséquences de cette restructuration économique. Au final, des solutions ont été trouvées pour une vingtaine de personnes, notamment grâce aux réseaux professionnels du syndicat et de l'entreprise. La solidarité entre collaborateurs a aussi permis l'établissement d'un plan social pour les employés n'échappant pas au chômage.

Crise et manque de liquidités ont durement touché l'entreprise Flexcell, à Yverdon-les-Bains. Cette start-up, qui réalise des installations photovoltaïques, annonçait, en août dernier, devoir se séparer de 45 de ses employés, en dépit du chômage partiel auquel elle avait eu recours deux mois durant. Aussitôt la nouvelle rendue publique, Unia a été contacté par la direction et les salariés. La procédure de consultation, qui a couru sur dix jours, a permis au syndicat et aux salariés de se faire une idée précise de la situation. «Il s'agissait d'un vrai licenciement économique touchant toutes les catégories du personnel. Non pas d'une décision prise pour engraisser les actionnaires. Tout le monde s'accordait à le dire», précise Yves Defferrard, responsable du secteur industrie à Unia Vaud. Le constat fait, des groupes de travail ont été constitués en vue de trouver des solutions propres à atténuer les conséquences de la restructuration.

Réseaux efficaces
Le plan de restructuration, adopté à l'unanimité moins une voix, comprend plusieurs volets. Il a été rendu possible par le recours aux réseaux professionnels du syndicat et de Flexcell et à l'échange de compétences. Aussi, une partie des travailleurs a été transférée dans des entreprises à un salaire égal ou supérieur à l'ancien et bénéficie d'un contrat fixe. D'autres collaborateurs ont été replacés pour une période minimale de six mois avec l'espoir, à cette échéance, d'être engagés. Leur salaire a aussi été majoré de quelques centaines de francs. Des licenciés ont trouvé, par leurs propres moyens, un nouveau travail. Au final, sur les 45 travailleurs victimes de la restructuration, 25 sont demeurés sur le carreau. Ces derniers auront tout de même droit à un plan social. «Le plan a été constitué sur la base des économies réalisées par les replacements, réduisant ainsi les délais de congé. L'argent épargné a permis la création d'un fond commun solidaire pour les personnes restées sans solution» explique le syndicaliste. Si les montants ne sont pas très élevés, ils complèteront néanmoins les indemnités de chômage des ex-employés. «Ceux-ci devraient ainsi, durant les trois à quatre premiers mois de chômage, toucher un salaire complet.»

Soutien bienvenu
Efficacité des reclassements et solidarité: les groupes de travail sont parvenus à limiter la casse. Yves Defferrard souligne la transparence de la direction qui, dès le début du processus, a joué l'ouverture. Il relève également l'appui, des plus appréciés, apporté par Roger Nordmann, conseiller national et président de Swissolar, association professionnelle qui regroupe les entreprises actives dans l'utilisation de l'énergie solaire. «Il a participé aux assemblées du personnel et s'est largement investi pour essayer de trouver des marchés et mettre en valeur Flexcell. Son soutien a été particulièrement bienvenu dans un secteur que je connais mal.» Si, de son côté, Sébastien Dubail, cofondateur et directeur opérationnel de Flexcell, signale quelques couacs, il note malgré tout les relations «très positives» nouées avec Unia. «La décision de licencier a été difficile, mais dans l'optique d'assurer une pérennité pour l'entreprise, s'est avérée inévitable. Au final, de bons accords ont été trouvés et acceptés par les différentes parties.» Quant à l'avenir des 73 travailleurs restants, Sébastien Dubail se montre optimiste. «Il est impossible de donner de fermes garanties sur le futur, mais aujourd'hui, nous avons retrouvé une stabilité et abordons l'année 2011 avec optimisme, affirme le directeur opérationnel. Confiant dans la réorientation dans les marchés de «produits spécialisés et sur mesures» qui devrait permettre à Flexcell de se positionner dans un marché de «niche» en pleine expansion. 


Sonya Mermoud