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«Au boulot jusqu’au tombeau, c’est non!»

Mosaïque représentant un poing levé.
© USS

Avec leur action de vendredi dernier, les femmes de l’USS affichent leur volonté d’une politique offensive en matière de retraites. Non seulement afin de contrer les attaques, notamment la hausse de l’âge de la retraite féminine à 65 ans contenue dans AVS 21, mais aussi pour obtenir un abaissement de l’âge de départ pour toutes et tous.

A l’occasion du 14e Congrès des femmes de l’USS, une action a eu lieu à Berne vendredi pour exiger l’abaissement de l’âge de la retraite et la hausse des rentes

Les 12 et 13 novembre s’est tenu le 14e Congrès des femmes de l’Union syndicale suisse (USS) à Berne, baptisé «Pour un syndicalisme féministe», qui a réuni quelque 220 participantes. L’un des points culminants de ce rendez-vous a eu lieu vendredi, à midi, lors d’une action très visuelle dans la rue sur le thème de la prévoyance vieillesse. Une mosaïque géante jaune et violette, représentant le symbole féministe du poing, a été formée par les déléguées.

Le message véhiculé? Plus on repousse la retraite, plus on vieillit et plus notre santé en pâtit. En réponse aux attaques de la droite patronale, les femmes de l’USS proposent une vision sociale et fortement progressiste au cœur d’une résolution adoptée à l’unanimité, à savoir abaisser l'âge de la retraite pour toutes et tous afin de pouvoir profiter d’une fin de carrière professionnelle à un âge où l'état de santé le permet. Dans une autre résolution, elles demandent que les rentes des femmes soient augmentées au moyen d’un financement solidaire, dans le 1er comme dans le 2e pilier, cela alors qu’elles touchent des rentes inférieures d’au moins un tiers à celles des hommes.

Deux modèles opposés

Elles se battront fermement contre la réforme AVS 21 qui est en train de se conclure au Parlement et qui prévoit notamment de porter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Le référendum est déjà annoncé. Mais aussi contre l’initiative populaire des jeunes PLR, visant à augmenter l’âge de départ à la retraite à 66 ans pour les hommes et les femmes dans un premier temps, et envisageant de le faire passer à 67, puis 68 ans, en lien avec l’allongement de l’espérance de vie.

Ces deux propositions pèseront lourdement sur les épaules des femmes, déplorent les syndicalistes, car les énormes inégalités dont elles font l'objet, telles que l'inégalité salariale, mais aussi les nombreuses heures de travail non rémunérées dans les soins et le travail domestique, les interruptions de carrière plus longues et les conditions de travail plus précaires dans les professions dites féminines, se traduisent par des pensions nettement inférieures et une grande précarité à la retraite.

Les femmes de l’USS plaident pour le lancement d’une campagne sur l’abaissement de l’âge de la retraite pour porter ce message dans le débat public et devant le Parlement, et contrer le discours de la droite. Cette campagne devrait être composée d’un programme de formation sur le système de retraite et de sensibilisation sur les enjeux féministes liés à ce dernier, mais aussi d’actions dans l’espace public et sur les lieux de travail.

A suivre...

Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur les temps forts de ce congrès, deux jours intenses de discussions, d’ateliers et d’échanges sur le féminisme dans l’activité syndicale et les visions féministes pour le monde du travail, les syndicats et la société. Nous aborderons notamment l’adoption, à cette occasion, d’une Charte pour un syndicalisme féministe, et la décision de préparer une nouvelle grève féministe de grande ampleur pour 2023. A noter que les femmes de l’USS ont aussi apporté leur soutien aux grévistes de Smood et appelé l’entreprise à négocier avec son personnel.