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Vocations politiques dans l’Arc jurassien

Affiches électorales dans le Jura.
© Pierre Noverraz

Dans les cantons de Neuchâtel et du Jura, des syndicalistes briguent des postes à l’image de Francisco Pires.

Alors qu’une responsable d’Unia vient d’être élue à l’exécutif de Bienne, d’autres syndicalistes se présentent dans les cantons de Neuchâtel et du Jura. Pour jouer quel rôle?

Une syndicaliste d’Unia va accéder à l’exécutif de la Ville de Bienne. Membre de la direction nationale du secteur construction, Lena Frank a été élue le 27 septembre au Conseil municipal de la cité seelandaise. Cette infirmière de 31 ans siégeait depuis 2012 au Conseil de Ville sur les bancs écologistes et avait rejoint Unia en 2014. Elle quittera le syndicat à la fin de l’année pour prendre ses nouvelles fonctions le 1er janvier 2021. Succédant en tant que Verte à Barbara Schwickert, elle se verrait bien reprendre la Direction des travaux publics, de l'énergie et de l'environnement. «Barbara Schwickert a élaboré le projet de Règlement pour le climat que j’aimerais réaliser afin que Bienne atteigne la neutralité carbone en 2050. Je m’intéresse aussi à la problématique de la circulation, je suis opposée au contournement ouest de Bienne par l’autoroute», indique la jeune élue, qui souhaite également que sa ville accueille plus de réfugiés, ce qui dépend aussi de la Confédération. Ses années de syndicalisme lui serviront-elle? «Mes connaissances du secteur de la construction me seront utiles. Et mon expérience de la négociation va beaucoup aider.»

«Ce qui est intéressant en tant que syndicaliste, c’est que nous travaillons sur le terrain, nous rencontrons beaucoup de gens et fréquentons des milieux différents, ce qui nous offre un accès privilégié à la réalité sociale que nous pouvons porter en politique. En outre, nous travaillons beaucoup avec le droit et nous acquérons des compétences juridiques importantes», explique, pour sa part, Solenn Ochsner. Cette secrétaire syndicale d’Unia est candidate sur la liste de Solidarités au Conseil général de Neuchâtel, le Parlement de Ville. «Nous ne devons pas oublier que le syndicalisme repose sur une base militante et, si ma vision du militantisme passe par le syndicalisme, il me semble que d’autres implications sont nécessaires, dans la politique et les mouvements sociaux», ajoute la jeune femme, qui est aussi engagée dans la grève féministe et celle du climat. Les élections communales neuchâteloises se dérouleront le 25 octobre. Remarquons qu’une autre secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel, Céline Dupraz, est, elle, présentée par le POP au Locle.

Du côté du Jura, les élections cantonales sont prévues le 18 octobre. Secrétaire syndical d’Unia Transjurane, François-Xavier Migy est député suppléant sortant pour le district de l’Ajoie. Comment le socialiste envisage-t-il le rôle d’un syndicaliste au Parlement? «Etre le relais des problématiques du monde du travail. Nous pouvons expliquer l’importance des CCT ou des mesures d’accompagnement, qui sont mal connues, même par les députés, et être la voix des précaires. Si le salaire minimum est passé, c’est aussi parce que des syndicalistes l’ont porté.» Le PS jurassien propose aux suffrages des électeurs deux autres secrétaires syndicaux d’Unia, Patrick Cerf et Laurent Crevoisier, dans la vallée de Delémont.

Un ouvrier au gouvernement

Dans les Franches-Montagnes, CS-POP a formé une liste très marquée syndicalement. Sur les cinq candidats, tous syndiqués, on note les noms d’Aurélien Mouche, président de la section SEV-VPT Jura, de Monique Walker, vice-présidente de Syna Jura (la présidente de Syna Jura, Guite Theurillat, est aussi candidate CS-POP, mais sur Delémont) et de Francisco Pires. Secrétaire syndical d’Unia Neuchâtel, mais résidant de l’autre côté de la frontière cantonale, aux Pommerats, ce dernier est aussi candidat au gouvernement. «Toute la population doit être représentée et la classe ouvrière ne l’est pas assez, voire pas du tout. Un ouvrier au gouvernement peut mettre en avant des valeurs humanistes et anticapitalistes, les idées de partage des richesses et d’amélioration du quotidien», déclare cet ancien mécanicien auto engagé par Unia en 2011. «Dans le Jura, une personne sur quatre est menacée de pauvreté, le salaire minimum dans l’horlogerie et les machines tourne autour de 3500 francs, comment peut-on vivre avec une telle somme de nos jours? Pour gagner un salaire décent, on est obligé d’aller travailler dans d’autres cantons, nous en sommes réduits à être des travailleurs frontaliers cantonaux. Mes trois enfants sont dans ce cas.» Comme les Verts, CS-POP appelle les électeurs à inscrire sur le bulletin les cinq candidats de gauche au gouvernement. «Nous œuvrons à une majorité de gauche qui mène des projets de gauche. Nous voulons travailler contre la pauvreté, augmenter les minima salariaux, notamment le salaire minimum, et améliorer l’attractivité du canton par une revalorisation des salaires plutôt qu’une baisse de l’imposition des entreprises, plaide Francisco Pires. C’est le moment de desserrer le frein à l’endettement et de lancer des projets d’envergure, comme dans le domaine de la transition écologique. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de le payer cher. On voit bien que le capitalisme nous mène droit dans le mur, dans le monde comme dans le Jura.»

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