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Unia menace de bloquer la Transjurane

La dénonciation de la convention nationale de la construction pourrait entraîner une grève sur le site de l'autoroute

Les régions frontalières sont particulièrement exposées au dumping salarial en l'absence de conventions collectives de travail. La région Unia Transjurane l'a rappelé le 12 juillet lors d'une conférence de presse. Choisissant symboliquement le site de la plate-forme douanière de Boncourt, à la frontière française, actuellement en construction, le syndicat a informé que le chantier de l'autoroute Transjurane pourrait se voir bloqué si la situation de vide conventionnel était confirmée début octobre.
Le syndicat a enjoint la Société suisse des entrepreneurs (SSE) à revenir sur sa décision de dénoncer la convention nationale de la construction. Dans le Jura, les quelque 1500 travailleurs des 125 entreprises de la branche sont concernés: «Nous n'avons jusqu'à présent pas de dumping salarial dans la construction car on dispose de la convention nationale. Désormais, nous sommes inquiets...», explique Jean-Claude Probst, responsable de la construction pour Unia Transjurane. «Dans les secteurs non conventionnés, de nombreux patrons utilisent du personnel venant de l'autre côté de la frontière à des conditions moins bonnes. Il ne s'agit pas du tout de blâmer ces employés qui sont utilisés malgré eux pour faire pression sur l'ensemble des travailleurs.»

Bonfol paralysé?
Unia Transjurane annonce que le syndicat sera particulièrement attentif aux cas de dumping dans la construction et n'hésitera pas à mener des actions ponctuelles sur les chantiers si des cas sont découverts, ce qui risque de ralentir des travaux. Unia s'opposera aussi à la généralisation du travail intérimaire, que certains patrons emploient pour flexibiliser les horaires de travail.
Comme ailleurs en Suisse, un vote sera organisé sur les chantiers afin de décider si les syndicats doivent aller jusqu'à la grève dans le cas où les patrons ne font pas marche arrière au 1er octobre, date à laquelle la convention échoit. Si la réponse se révèle positive, c'est l'ensemble des chantiers de l'autoroute transjurassienne qui pourraient être paralysés pour une durée indéterminée. L'assainissement de la décharge chimique de Bonfol pourrait aussi se voir bloqué par un arrêt de travail en octobre - même si une solution rapide était trouvée suite au recours des associations et d'Unia pour améliorer la sécurité sur le site: «Sans convention, nous nous opposerons au début des travaux», assure Jean-Claude Probst.   

Christophe Koessler