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Une convergence des luttes indispensable

Des travailleurs de l’industrie et des militants climatiques ont réfléchi à des actions communes. Si la collaboration avec le syndicat n’est pas nouvelle, les deux parties souhaitent la renforcer. Photo: manifestation du 30 septembre dernier à Berne.
© Thierry Porchet

Des travailleurs de l’industrie et des militants climatiques ont réfléchi à des actions communes. Si la collaboration avec le syndicat n’est pas nouvelle, les deux parties souhaitent la renforcer. Photo: manifestation du 30 septembre dernier à Berne.

Unia Vaud a organisé un échange entre des travailleurs du secteur de l’industrie et des militants de la Grève pour l’avenir. Constructif

Quels buts poursuivent les collectifs Grève pour l’avenir et Contre-attaque et autonomie? Quelles sont les collaborations envisageables entre ces organisations et les travailleurs actifs dans le secteur de l’industrie? Le 2 octobre dernier, plus d’une vingtaine de personnes ont échangé dans les locaux d’Unia à Lausanne sur ces questions. La soirée a débuté par une présentation des deux mouvements éco-sociaux. Grève pour l’avenir a distribué un manifeste résumant ses principales revendications et insisté sur la nécessité d’accroître le cercle des intéressés. Après avoir largement mobilisé les jeunes dans les gymnases et les universités, le mouvement se focalise sur les maisons de quartier accueillant davantage de mixité sociale. Il souhaite encore œuvrer plus intensément avec les syndicats – des liens ont déjà été tissés et des manifestations communes organisées. Grève pour l’avenir travaille aussi avec Contre-attaque et autonomie, une organisation promouvant une écologie anticapitaliste. Ses deux représentants ont précisé leurs positions, refusant une «écologie des petits gestes, punitive». «Nous discutons avec tous les collectifs qui défendent une vision du monde différente.» Les présentations terminées, les deux partenaires ont appelé les travailleurs à s’exprimer sur leurs préoccupations et sur les terrains où il était possible de construire ensemble.

Travailler dans un four...

Parmi les thèmes abordés, la question de la hausse des températures. «Je travaille dans un bâtiment très vieux. L’été, dans cette usine, c’est un four. Il y a un effet de serre. Le thermomètre peut monter jusqu’à 45 degrés. Bien plus que les annonces météo mesurant la chaleur à l’extérieur. Et pourtant, il est très difficile d’obtenir la possibilité de faire des pauses», a témoigné un participant, avant d’enchaîner sur l’absence de protection des lanceurs d’alerte, notamment lors de la présence de produits toxiques. La peur de perdre son job en cas de revendications ou de dénonciation a alimenté la discussion. «Le patron a tout pouvoir. Il n’y a pas d’ouverture au dialogue. Les problèmes sont connus, mais comment trouver des solutions?» Les échanges ont en outre porté sur l’importance de rajeunir les rangs du syndicat, non sans dénoncer la «réussite des patrons qui fait qu’aujourd’hui chacun est dans son coin». «Comment attirer les jeunes? Il faut se rendre dans les écoles de métiers. Leur parler de visu, pas seulement via les réseaux sociaux. Nous devons faire l’effet d’aimants, être forts et rechercher des solutions.» Un autre homme, qui était présent à la manifestation pour le climat le 29 septembre à Berne, a estimé que la massive mobilisation ce jour-là donnait un signal fort, positif. Et il a appelé, parmi les idées énoncées, à promouvoir la consommation de produits locaux, à la lutte contre le gaspillage alimentaire, au soin de la nature et à l’engagement en faveur d’alternatives énergétiques «au risque de courir à la catastrophe».

L’impossible croissance infinie

Abdou Landry, secrétaire syndical qui a organisé la rencontre avec sa collègue, Nicole Vassalli, a souligné «les défis énormes» à relever. «Rien que pour obtenir, lors de canicules, des pauses supplémentaires ou la distribution d’eau, nous devons mener des combats sans fin. On ne trouve pas de dispositions sur ce point dans les conventions collectives de travail.» Le syndicaliste a élargi la réflexion «sur l’origine du mal» et noté que les «mesurettes» ne résoudront pas le problème. «Peut-on poursuivre de la sorte, avec un système de production qui ne vise que le profit?» Les participants ont également évoqué la nécessité de la baisse du temps de travail, sans diminution du salaire, et l’impossible «croissance infinie». «Nous devons nous habituer à l’idée de réduire, de revenir à l’essentiel», a déclaré une personne, non sans ajouter: «Mais ne nous trompons pas de cible. Nous ne sommes pas coupables de la situation. On veut juste nous taxer.» Le sujet de l’éolien a aussi nourri les échanges et révélé des positions clivantes. Quoi qu’il en soit, l’importance d’œuvrer ensemble, syndicats et organisations présentes, a suscité l’adhésion de tous. «Nous nous battons pour une justice environnementale et sociale. La convergence des luttes est essentielle», a conclu Grève pour l’avenir, avant de rappeler la date de la prochaine mobilisation, le 27 octobre, qui aura lieu dans plusieurs villes.


Programme et informations sur: grevepourlavenir.ch

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