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Entre formations et reconstruction

Pôle d'insertion professionnelle à Monthey, le Centre régional améliore l'employabilité des demandeurs d'emploi

Alors que le 26 septembre la population sera appelée à se prononcer sur la révision de l'assurance chômage, le Centre régional travail et orientation à Monthey met tout en œuvre pour réinsérer les demandeurs d'emploi sur le marché professionnel. Proposant cours et travail en ateliers, cet espace a accueilli l'an dernier quelque 550 personnes, envoyées par les Offices régionaux de placement, les centres médico-sociaux ou l'assurance invalidité. Visite de cette structure originale. Et arrêt sur une roue de l'infortune, réalisée dans le centre pour le compte d'Unia Valais...

Concentrée sur son ouvrage, Maria répare une jaquette. Depuis trois mois, cette femme de 54 ans se forme à la couture au Centre régional travail et orientation (CRTO). Un espace structuré en différents ateliers et salles de cours qui entend «occuper les demandeurs d'emploi, tout en maintenant leurs compétences et en leur permettant d'en acquérir de nouvelles» précise Stéphane Curdy, directeur du CRTO. Une démarche jugée positivement par Maria. «C'est important de rester active. Je suis habituée à me lever. A travailler. En plus, j'apprends des choses», relève cette native du Portugal qui a perdu son emploi il y a près d'un an. «Avant j'étais ouvrière dans une usine horlogère à Villeneuve. Un poste que j'ai occupé pendant deux ans avant que ne surviennent la crise et une baisse des commandes.» Aujourd'hui Maria reprise, customise et confectionne des vêtements dans l'attente de retrouver un job. «Mais à mon âge, je sais que c'est dur. Je coûte cher.»

Savoir être...
Dans un autre secteur du CRTO, des chômeurs fabriquent des meubles en carton recyclé, avec l'aide de Brigitte, une encadrante passionnée par son travail. Un engagement qui, au-delà des connaissances transmises, vise largement à revaloriser les participants. «La plupart d'entre eux ont été cabossés par la vie. Souvent, ils ne disposent plus de réseau social. L'accent est porté sur le ‘savoir-être'» relève cette éducatrice spécialisée. Et de préciser : «Nombre de personnes possèdent beaucoup de compétences, mais peinent à se réintégrer dans le circuit professionnel suite à de trop grosses ruptures. Rien qu'un horaire à tenir peut poser problème.» Gestion des frustrations, réadaptation au travail en équipe, apprentissage de la patience... Plus que de se former, les participants apprennent aussi à se reconstruire.

Du travail pour 21 personnes
Acquis aux principes du recyclage et du développement durable, le CRTO a fait de la collecte de textiles et de leur transformation sa principale activité, soutenue et alimentée par ses différents ateliers. Le ramassage de textiles (884 tonnes l'an passé), la vente - dans les trois boutiques ouvertes par le centre - de vêtements de seconde main, vintage et de marque, de nouvelles créations, de meubles en carton ainsi que le conditionnement de chiffons industriels est assuré par Valtex. Cette entreprise sociale autofinancée génère un chiffre d'affaires annuel total d'un million de francs. «Par ce biais, nous avons pu, en 2009, sortir 21 personnes de l'aide sociale et leur offrir un salaire de quelque 3300 francs par mois» chiffre Stéphane Curdy. Les employés de Valtex sont engagés pour une durée maximale d'un an. Si, en bout de course, ils n'ont pas trouvé un travail, ils pourront à nouveau faire valoir leurs droits au chômage. L'année dernière, 32% d'entre eux ont décroché un job après cette expérience en entreprise.

8% de chômage
Outre ses différents ateliers - comptant 120 places auxquelles s'ajoutent 30 places en extérieur développées avec les collectivités publiques - le CRTO offre toute une palette de cours: comptabilité, graphisme, informatique, gestion administrative... Un éventail de prestations fédérées par un seul objectif: «Nous visons à améliorer l'employabilité et les compétences des personnes en vue de leur réinsertion sur le marché ou au moins afin d'en favoriser leur rapprochement» renchérit le directeur, aidé dans cette mission par 25 collaborateurs.
L'an dernier, 550 personnes ont transité par le CRTO dont 80% envoyées par l'assurance chômage, 15% par les centres médico-sociaux et le solde par l'AI. Un nombre qui n'a cessé d'augmenter, crise oblige, dans une région qui frôle les 8% de taux de chômage. 


Sonya Mermoud