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Au rayon de la discrimination salariale...

Selon une expertise mandatée par Unia, les employées de la Migros au Tessin gagnent 13% de moins que leurs homologues masculins

Barrage à la discrimination salariale. Le 13 mai dernier, Unia a déposé une plainte collective à l'Office de conciliation de Bellinzone pour dénoncer la situation d'employées de Migros dans ce canton. Selon une expertise mandatée par le syndicat, le personnel féminin du géant orange gagnerait en effet 13% de moins que celui masculin, pour un travail de valeur égale. Ce résultat a été révélé suite à une enquête menée en 2007 et 2008 dans différentes filiales Migros au Tessin. «Des questionnaires ont été distribués au personnel. Une soixantaine d'entre eux, sur les 85 recueillis, étaient utilisables et ont démontré ces disparités salariales» précise Christine Michel, secrétaire à l'égalité d'Unia pour le secteur tertiaire, relevant le courage des employés ayant accepté de répondre aux questions et de joindre, comme il leur a été demandé, leur fiche de salaire de mars 2007.  

Absence de dialogue
Bien que cette expertise ait été réalisée par un bureau indépendant, elle n'aurait pu être menée sans le concours de secrétaires syndicaux nouant des relations de confiance avec le personnel et chargés de distribuer les questionnaires. «Un effort particulier a été fait pour que différentes fonctions soient représentées. Il a toutefois été difficile de trouver des caissiers. Une activité le plus souvent dévolue aux femmes.» Au final, les réponses de 47 collaboratrices et 17 collaborateurs de l'enseigne ont fait ressortir les inégalités salariales. Ces conclusions ont été communiquées à Migros Tessin. «Nous avons demandé à rencontrer la direction. En vain. En l'absence de dialogue, nous avons décidé d'entamer la procédure.» Si aucun accord n'intervient par le biais de l'Office de conciliation saisi, l'affaire sera portée devant le tribunal.

Dossier majeur
Le dossier de l'égalité salariale fait partie intégrante des objectifs poursuivis par Unia. Christine Michel rappelle que, se référant aux chiffres de l'Office fédéral de la statistique, les différences de salaire entre hommes et femmes avoisinent toujours les 20%, dont 10% sont directement imputables à un facteur discriminatoire. Dans le commerce de détail, cette problématique est particulièrement aiguë. Raison pour laquelle le syndicat avait demandé à des entreprises de cette branche de participer à une opération de contrôle de l'égalité salariale dans leurs effectifs. Le refus à cette requête explique le recours à une expertise extérieure. Au regard de la situation qui prévaut dans le domaine, l'attitude de Migros au Tessin n'est certes pas confinée à ce canton...

Sonya Mermoud




Migros à Neuchâtel: affaire en jugement

L'affaire opposant Catherine Ried a son ancien employeur, la Migros à Neuchâtel, n'est pas close. Soutenue par Unia, la vendeuse réclame réparation pour avoir subi une discrimination salariale par rapport à ses collègues masculins. La séance de conciliation qui s'est déroulée le 11 mai dernier devant le Tribunal des prud'hommes a échoué, essentiellement en raison du refus de Migros d'entrer en matière. Le géant de la distribution a également refusé de se prêter à une expertise préconisée par l'avocat de la plaignante, Me Dolivo. Les parties en litige ont jusqu'au 5 juin pour produire des preuves et c'est ensuite le juge qui sera habilité à trancher sur la question de l'expertise. Quant au jugement, il devrait être rendu cet automne. «S'opposer à un expert neutre, c'est un peu l'aveu qu'il y a quelque chose à cacher ou tout au moins un manque de transparence», commente Catherine Ried.  

PN