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Unia 2.0: la réflexion sur les structures d’Unia est ouverte

Quatre militantes penchées sur un téléphone.
© Thierry Porchet

En Valais, le congrès s’est aussi conjugué au féminin.

Un congrès extraordinaire aura lieu dans une année et demie pour débattre des structures d’Unia et préparer le syndicat aux défis d’un monde en mutation

Feu vert à la préparation d’un congrès extraordinaire chargé de réfléchir aux structures et à la force de frappe d’Unia, 17 ans après sa fondation en octobre 2004 à Bâle. Les déléguées et délégués ont approuvé, par 199 voix contre 14 et 19 abstentions, une motion lançant la réforme «Unia 2.0 – Unia pour toutes et tous».

«Nous devons réfléchir pour mieux relever les défis futurs» a déclaré Vania Alleva en ouverture de discussion. Et pour cela, «nous devons nous tourner vers le passé» afin de tirer le bilan des premières années d’Unia et définir la réponse adaptée à la situation actuelle. Revenant sur les années 1990, où la récession économique avait ouvert la porte à l’offensive néolibérale et à la montée de l’UDC, ainsi qu’à une «lutte de classes agressive du haut vers le bas», la présidente a rappelé que pendant cette période, les syndicats, en perte de vitesse, ont dû réapprendre à lutter, à faire grève et à se réapproprier des outils du référendum et de l’initiative. La création d’Unia, rassemblant les organisations de travailleurs de l’industrie, de la construction et du tertiaire, «a été la meilleure réponse syndicale aux défis de l’époque» a-t-elle indiqué, tout en précisant que si des acquis ont pu être obtenus, il reste beaucoup à faire, d’autant que «30 ans plus tard, nous affrontons de nouveau des vents contraires».

«Il est important d’agir et non de réagir»

L’objectif de la réforme Unia 2.0 est de réfléchir aux structures du syndicat pour les réorganiser face à une société en profonde mutation. «La mondialisation, la numérisation, la précarisation du travail se développent. Il est important d’agir dans ce contexte, et non de réagir. Nous voulons de bonnes conditions de travail à l’avenir aussi», a indiqué la Valaisanne Doris Schmidhalter-Näfen, soutenant la motion. «Un syndicat puissant et innovateur, c’est ça que l’on veut», a renchéri Giampiero Rigozzi du Tessin, alors que la militante bâloise Brigitte Martig a appelé à davantage de coopération entre les membres et les professionnels d’Unia. «Aidez-nous à trouver de bonnes idées, nous voulons des membres fidèles et jeunes», a-t-elle lancé aux délégués.

La motion précise que le congrès extraordinaire, prévu pour janvier 2023, devra débattre des orientations stratégiques, organisationnelles et statutaires en tenant compte des nouveaux enjeux, corriger les lacunes et réaliser les promesses de la fusion. Notamment pour se diriger vers une organisation interprofessionnelle de tout le secteur privé, améliorer l’allocation des ressources et construire un syndicat fort et ancré sur les lieux de travail «pour les décennies à venir».

Questionnement

Une douzaine de questions adoptées par les délégués forment le corps du débat sur la réforme: Comment, à l’avenir, renforcer la démocratie syndicale et la participation des membres? Renforcer notre capacité de mobilisation et de grève? Notre profil d’organisation soucieuse de l’égalité des sexes? L’inclusion et la diversité? Notre identité interprofessionnelle? Comment améliorer notre implantation dans les déserts syndicaux? Valoriser notre rôle d’acteur politique? Renforcer la dimension internationale du travail syndical? Professionnaliser notre leadership et nos méthodes de travail? Comment renforcer notre effectif de membres? Quelles formations syndicales proposer? Comment faire pour qu’Unia soit moins bureaucratique et plus présent sur le terrain, auprès des travailleurs, et plus enraciné dans les entreprises?

La discussion est lancée. Les propositions des militants et des instances seront élaborées dans la prochaine période.

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