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Référendum contre AVS 21 et soutien à la Grève pour l’avenir

Retraites, baisse du temps de travail et réforme des structures du syndicat au menu de l’assemblée nationale des délégués d’Unia réunie le 4 décembre à Berne

Anna, livreuse de Smood, a ouvert l’assemblée nationale des délégués d’Unia du 4 décembre en présentant les scandaleuses conditions de travail des employés de la plateforme et la grève menée dans plusieurs villes de Suisse. Les personnes présentes ont chaleureusement applaudi le combat exemplaire mené par les «Smoodeurs». La soixantaine de délégués ont ensuite passé en revue les dernières négociations salariales. Certaines ayant abouti à des succès, comme dans les carrosseries alémaniques avec une hausse générale de 60 francs et une adaptation importante des salaires minimums, d’autres à des échecs dus à des blocages patronaux, par exemple dans le second œuvre romand et le gros œuvre. «Nous allons continuer nos combats, afin d’obtenir les résultats les meilleurs possibles», a averti Vania Alleva, présidente d’Unia. Une de ces luttes se jouera fin 2022 avec le renouvellement de la Convention nationale des maçons. «Les patrons parlent déjà d’une période sans accord. La flexibilité est très forte sur les chantiers et, malgré ça, ils en veulent encore plus», a dénoncé le responsable du secteur, Nico Lutz, en informant des actions futures, notamment d’une manifestation nationale prévue le 25 juin.

Référendum contre AVS 21

Autre enjeu plus immédiat: le référendum contre AVS 21. «Nous sommes contre la hausse de l’âge de la retraite des femmes qui va se décider durant cette session», a réaffirmé le syndicaliste, invitant à la récolte prochaine des signatures. Face aux besoins financiers futurs de l’AVS, il appelle à chercher les moyens là où ils se trouvent: «La Banque nationale possède 100 milliards de réserves, les intérêts des taux négatifs rapportent 3 milliards. Avec la moitié de ce montant, on aurait pu éviter une réforme sur le dos des femmes. L’argent de la BNS appartient au peuple suisse, une partie de ces 100 milliards pourrait profiter à l’AVS.»

Nico Lutz a encore soumis à l’assemblée une résolution exigeant une réduction massive du temps de travail avec une compensation salariale complète pour les bas et moyens revenus, et soutenant la journée d’action du 9 avril 2022 de la Grève pour l’avenir: «Nous travaillons 41,7 heures par semaine, les cadences ne font qu’augmenter. Les 42% des jeunes actifs sont dans une situation critique en termes de stress et autant dans une situation sensible. Cette intensité a aussi un impact sur les femmes, qui choisissent de travailler à temps partiel, et sur l’écologie. Il est important que le mouvement ouvrier et syndical se joigne aux mouvements féministe et climatique qui exigent aussi une baisse du temps de travail.» Le texte a été contesté par Mike Nista d’Unia Vaud qui, bien que d’accord sur l’idée, s’est dit fâché de l’absence de revendication précise: «Cette résolution ne nous fera pas avancer d’un millimètre dans nos luttes.» La grande majorité des délégués l’a néanmoins adoptée.

Unia 2.0 ou la réforme des structures

L’assemblée s’est ensuite penchée sur le projet Unia 2.0 de réforme des structures lancé par le Congrès de juin. Le groupe de suivi a présenté le résultat des 32 conférences zoom tenues cet automne sur 13 thématiques. Ce projet vise à dépasser le «fonctionnement en silo» du syndicat et à jeter «les bases pour notre travail futur», a rappelé Vania Alleva. Au total, 140 personnes, membres ou employés d’Unia, ont pris part à la consultation. Quelque 1200 propositions ont été collectées, puis réparties sur trois listes: l’une concernant les statuts, l’autre la charte d’Unia et la dernière rassemblant d’autres idées transmises à la direction. Environ 300 propositions relatives aux statuts ont été regroupées en 25 orientations présentées aux délégués, en perspective de leur examen par les instances du syndicat, puis du Congrès extraordinaire prévu en 2023. Une large discussion a suivi la présentation. Certains délégués regrettant que seuls 40% des participants aux conférences étaient des membres, d’autres la faible présence des femmes ou encore une interprétation ne reflétant pas correctement les discussions. Ainsi, les représentants des jeunes ont contesté une partie du rapport indiquant que les groupes d’intérêt étaient surreprésentés dans les instances nationales d’Unia. Des délégués du groupe des migrants ont rappelé l’importance de ces structures. Un maçon albanais a expliqué qu’il doit se battre non seulement pour ses droits au travail, mais aussi pour ses droits en tant qu’étranger. Un autre délégué a proposé d’approfondir la réflexion avant de soumettre ces orientations aux instances. Le rapport n’a finalement pas été mis au vote, mais il servira de base pour la suite des discussions, notamment au sein du comité directeur et du comité central.

Oui au train d’aide aux médias

L’assemblée a encore défini les mots d’ordre d’Unia pour les votations fédérales du 13 février. Ce sera Non à la modification de la loi sur les droits de timbre, qui amputera les finances de la Confédération de 250 millions par année, et Oui au train de mesures en faveur des médias. «De nombreux journaux sont en difficulté. Il y a eu des licenciements, des suppressions de postes, des disparitions de titres. Cette aide aux médias est essentielle pour notre démocratie et pour répondre aux fake news diffusées sur les réseaux sociaux. Notre presse syndicale est aussi concernée par ces mesures. Unia doit s’engager contre le référendum lancé par la droite et soutenir ce paquet», a plaidé Yves Defferrard du comité directeur, suivi à l’unanimité par l’assemblée.

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