Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Protection spécifique indispensable

La coalition Feministasylum a lancé une pétition réclamant la reconnaissance effective des motifs d’asile spécifiques des femmes, des filles et des personnes LGBTQIA+

Violences domestiques, exploitation sexuelle, mariage forcé, mutilations génitales, traite, législations discriminatoires, répudiation ou encore privation de leurs enfants: autant de raisons qui contraignent les victimes à la fuite. Ces dernières seront aussi exposées tout au long de leur parcours migratoire à des violences sexuelles. Ces situations dramatiques particulières nécessitent une réponse adaptée. A l’occasion d’une action symbolique organisée le 11 novembre dernier en face du Haut-Commissariat pour les réfugiés à Genève, la coalition Feministasylum a lancé une pétition exigeant la reconnaissance effective des motifs d’asile des femmes, des filles et des personnes LGBTQIA+. Regroupant une centaine d’associations engagées dans la défense des droits des migrants dans une douzaine de pays européens et au-delà, la coalition réclame une meilleure assistance des catégories d’exilées susmentionnées. Concrètement, elle demande l’octroi de moyens nécessaires à la mise en place de procédures et de structures adéquates pour ces personnes comprenant notamment un accès systématique à des espaces d’identification et de soutien, et la présence d’un personnel sensibilisé aux problématiques: travailleuses sociales, soignants, interprètes, psychologues et juristes de sexe féminin. L’alliance milite pour l’application concrète de la Convention d’Istanbul et de celle de la lutte contre la traite des êtres humains, «afin que les victimes de violence fondée sur le genre soient reconnues, soutenues et bénéficient d’une protection internationale».

Pacte sur la migration dénoncé

Le principe du non-refoulement doit dans ce sens faire l’objet d’un strict respect. La coalition fustige le nouveau pacte européen sur la migration présenté en septembre 2020. Et qui, regrette cette dernière, vise surtout à limiter l’accès au Vieux-Continent. «Nous dénonçons ce pacte qui défend les intérêts de l’Union européenne et non les droits des migrants et des migrantes qui ont besoin de protection.» Le durcissement du régime frontalier, les procédures accélérées, le filtrage aux frontières extérieures de l’Europe ou encore la décharge sur d’autres pays du devoir d’accueil constituent, pour Feministasylum, des éléments inacceptables de cette réforme. L’alliance déplore le fait qu’il soit impossible de déposer des demandes d’asile dans les ambassades, ayant transformé la Méditerranée en cimetière géant, et se positionne en faveur de voies d’accès légales facilitées pour cette population particulière sollicitant une protection. A noter que la Suisse, bien que n’étant pas membre de l’Union européenne, est aussi concernée par les revendications formulées par Feministasylum (règlement Dublin, participation au financement de Frontex et signataire de la Convention d’Istanbul). «Nous demandons aux autorités fédérales d’appliquer leurs engagements et de revoir leur politique d’asile: nous ne voulons pas d’une politique de renvoi, mais bien d’une politique d’accueil pour les femmes, les filles et les personnes LGBTQIA+ venues trouver refuge en Suisse.»

La récolte de signatures se poursuivra durant six mois. La pétition sera adressée aux différentes instances de l’UE et à tous les gouvernements nationaux de l’espace Schengen.

Pour signer la pétition, aller sur: feministasylum.org

Pour aller plus loin

Comment vieillit-on en Suisse sans passeport à croix blanche?

Emanuela* est une des personnes témoignant dans l’exposition. A 72 ans, elle est doit continuer à travailler.

Une étude et une exposition mettent en lumière la grande précarité des personnes immigrées une fois arrivées à l’âge de la retraite

Formations Movendo

L’institut de formation des syndicats Movendo organise deux cours à destination des membres affiliés et de toutes les personnes intéressées

«L’autotest de naturalisation reste insuffisant»

Le Secrétariat d’Etat aux migrations a lancé un outil permettant de savoir si on est éligible à la naturalisation facilitée. Pour Unia, c’est une bonne idée qui devrait toutefois être plus simple, plus claire et plus inclusive

Du coût humain et financier du système Dublin

Des «renvois inhumains» sont dénoncés par le collectif Droit de rester. L’histoire récente d’une jeune Afghane expulsée de Suisse est un exemple parmi beaucoup d’autres