Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Pour que Fribourg ne devienne pas un enfer social

Stand des opposants à la prolongation de l'ouverture des magasins à Fribourg.
© Thierry Porchet

Etendre l’ouverture des magasins le samedi à Fribourg dégradera encore plus la vie familiale et sociale du personnel de vente, estiment les référendaires. Partis de gauche et syndicats s’opposent aussi à la réforme cantonale des entreprises.

Extension de l’ouverture des magasins et réforme fiscale cantonale au menu des votations du 30 juin

Ce dimanche 30 juin, les Fribourgeois sont appelés à se prononcer en votation sur deux importants sujets. Le premier concerne l’extension des horaires d’ouverture des magasins le samedi, de 16h à 17h. Voulu par la majorité de droite du Grand Conseil, le projet de loi est contesté par un référendum porté par les syndicats Unia et Syna, et soutenu par les partis de gauche. Pour ces derniers et les syndicats, ce changement ne peut que dégrader la vie sociale du personnel de la vente, qui supporte déjà des conditions de travail difficiles pour des salaires peu élevés. Changer les horaires le samedi aura pour résultat «une journée de travail encore plus stressante», ce qui signifie «renoncer à ses loisirs ou à une vie sociale, familiale, et recourir au système D pour faire garder ses enfants», estime Unia. L’affiche du comité unitaire figure d’ailleurs une vendeuse malheureuse d’être menottée à sa caisse enregistreuse. Contrairement aux affirmations de ses partisans, la mesure ne créera pas d’emplois, a prévenu le secrétaire régional d’Unia Fribourg et député socialiste, Armand Jaquier, lors du lancement de la campagne: «Il y aura plus de travail sur appel et d’heures supplémentaires.» Pour le syndicat, il est indispensable que le personnel bénéficie d’une convention collective de travail. La campagne a suscité de nombreux débats et commentaires, y compris de petits commerçants opposés à un allongement qui ne devrait profiter qu’à la seule grande distribution. Il y a dix ans, les Fribourgeois avaient déjà refusé une ouverture prolongée d’une heure le samedi, par 57,7% des suffrages.

Second sujet de votation à l’ordre du jour, un volet local de la réforme fiscale des entreprises (RFFA) contesté là aussi par un comité référendaire de la gauche et des syndicats emmené par l’association Attac. La majorité de droite espère profiter du passage de la RFFA pour baisser massivement le taux d’imposition cantonal du bénéfice des entreprises suisses de 19,86 à 13,72%. Les pertes pour les collectivités publiques fribourgeoises se monteront à 40 millions de francs jusqu’en 2030, puis à 120 millions au-delà, ce qui ne sera pas sans conséquences. La population doit s’attendre à une réduction des prestations ou à une augmentation des taxes et des impôts. «Nous pourrions supprimer les statuts fiscaux sans mettre à mal les recettes fiscales en appliquant un taux de 16,32% tout en développant des initiatives de dialogue entre cantons pour mettre un frein au dumping fiscal excessivement onéreux pour les populations, juge Attac. L'urgence est de créer des réserves financières pour sauver le climat et pas pour céder au chantage fiscal des multinationales. Nous ne voulons pas que Fribourg devienne un paradis fiscal et un enfer social.»

Pour aller plus loin

Un mandat de négociation avec l’UE inadmissible

Les syndicats ne lâchent rien sur la protection des salaires. Réagissant à l’approbation par le Conseil fédéral le 8 mars du mandat de négociation avec la Commission européenne, l...

Une initiative pour des logements abordables lancée à Morges

Le PS, les Verts et le POP ont annoncé le 6 mars le lancement d’une initiative pour des logements abordables à Morges, soutenue par Unia Vaud et l’AVIVO, l’association de défense...

«On nous a baladés. Ce qu’on nous a promis, on veut le démanteler»

Une centaine de participants ont assisté au débat et pris connaissance des arguments syndicaux, patronaux et de l’UE.

Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse, a croisé le fer avec Petros Mavromichalis, ambassadeur de l’Union européenne en Suisse, il y a dix jours à Lausanne

Protection des salaires et du service public exigée

Après l’abandon de l’accord-cadre institutionnel qui devait régler les futures relations de la Suisse avec le voisin européen, un nouveau mandat de négociation sera élaboré d’ici à la fin de l’année. Face à la pression sur les salaires, les syndicats demandent au Conseil fédéral d’agir pour améliorer les mesures de protection plutôt que de les dégrader.

L’Union syndicale suisse et Travail.Suisse ont alerté la semaine dernière sur les enjeux des futures discussions entre la Suisse et l’Union européenne alors que le Conseil fédéral s’apprête à définir son mandat de négociation