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Pour l’emploi et pour le climat!

Les initiants avec une banderole "Pour une sortie de crise écologique et sociale!"
© Olivier Vogelsang

Le 22 septembre dernier, les initiants avaient organisé une manifestation devant le Grand Conseil pour l’inciter à soutenir le projet, sans succès. Au peuple désormais de trancher, le 18 juin prochain.

Les Genevois voteront le 18 juin sur l’initiative «1000 emplois» qui propose de créer des postes au sein des collectivités publiques pour encourager la transition écologique. La campagne est lancée

Dans un mois et demi, les électeurs du bout du lac devront se prononcer sur l’initiative «1000 emplois», portée par les syndicats, certains partis de gauche et la Grève féministe. Pour rappel, celle-ci propose de créer au moins mille emplois au sein des collectivités publiques lorsque le taux de chômage du canton dépasse la barre des 5%. Si ce taux est moindre, le nombre de postes serait proportionnellement moins grand. Quel genre de postes? Ce serait selon les besoins: dans la santé, les transports, la petite enfance ou encore les nouvelles technologies dites «vertes».

L’initiative a été balayée par le Grand Conseil l’année dernière, c’est maintenant au peuple de trancher le 18 juin prochain.

Lutter contre le chômage

Les initiants ont lancé officiellement leur campagne la semaine dernière lors d’une conférence de presse.

Le leitmotiv de cette initiative est clair: s’attaquer au chômage structurel. «Il est temps de sortir de la résignation au chômage et d’offrir aux demandeurs d’emploi ce dont ils ont besoin: un emploi!» a réclamé Jocelyne Haller, membre du comité genevois d’Avenir social, l’association professionnelle suisse du travail social. Elle rappelle que quelque 30000 personnes sont «expulsées du marché du travail par les politiques patronales de compression des coûts», cherchent un emploi ou voudraient augmenter leur taux d’activité.

Au lieu d’appliquer la préférence cantonale, l’élue invite les collectivités publiques à prendre leurs responsabilités et à créer de «vrais emplois», accessibles à tous ou pour tous les niveaux de qualification. Un véritable espoir pour les chômeurs de longue durée, notamment les plus de 50 ans et les femmes. «Pour toutes et tous, leur grand souhait, c’est de retravailler. Permettre de travailler dans des emplois utiles donne du sens à sa vie», estime Eddie Lacombe, ancien président de l’Association de défense des chômeuses et des chômeurs.

Des milliers d’opportunités

Ce ne sont pas les besoins qui manquent, d’après les porteurs de l’initiative. «Dans la santé, l’aide à domicile, les EMS, l’accueil préscolaire et parascolaire, l’éducation, le handicap, les services sociaux, il y a des centaines de postes à créer pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante, d’une part, et de plus en plus précarisée, d’autre part», souligne Geneviève Preti, présidente du Cartel intersyndical du personnel de l’Etat et du secteur subventionné.

Sans oublier la nécessité d’entamer la révolution verte dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement, des transports, de la gestion des déchets, de la formation ou encore de l’approvisionnement alimentaire. «Face à l’aggravation de la crise climatique, il y a urgence à doter les collectivités publiques aussi des green jobs (emplois verts, ndlr) dont nous avons besoin», ajoute Teo Frei, de Solidarités. Des milliers d’emplois en perspective.

Un projet social

L’initiative «1000 emplois» est ambitieuse. Il ne s’agit pas seulement de créer de l’emploi. «Cette initiative est un projet de société qui non seulement garantit à chacun un travail, mais un travail socialement utile et valorisant pour qui l’exerce, insiste Paolo Gilardi, du Syndicat des services publics. Tout comme les profondes modifications sociétales en cours, la transition écologique exige une politique volontariste que l’Etat ne pourra réaliser sans les ressources nécessaires, y compris en termes d’emplois créés.»

C’est à l’Etat, donc, d’activer ce changement. «On nous reproche de préconiser une économie planifiée, reprend Davide De Filippo, président de la CGAS. Mais que font les SIG déjà aujourd’hui? En concevant et en réalisant les réseaux structurant d’énergies de chauffage non fossiles, les SIG vont donner du travail aux entreprises privées qui, elles, devront remplacer les chaudières à mazout par des pompes à chaleur. L’Etat doit impulser la transition, mais il faut l’accélérer et lui donner les moyens de le faire, sinon du milliard d’investissements voté par le Grand Conseil il ne restera que beaucoup de zéros alignés sur un papier, rien de plus!»

Travailler moins pour vivre mieux

Le texte va plus loin, et mandate le gouvernement à encourager les entreprises à réduire la durée du travail hebdomadaire à 32 heures. L’objectif est double: créer de l’emploi et vivre mieux. «La semaine de quatre jours, certains pays la connaissent déjà ou sont en train d’y passer, tout comme un certain nombre d’entreprises en Suisse, précise Helena Verissimo de Freitas, secrétaire régionale adjointe du syndicat Unia. Tout le monde y gagne: on crée de l’emploi en le répartissant sur plus de salariés, celles-ci et ceux-ci tombent moins malades, et les entreprises deviennent plus attractives.»

Et Françoise Nyffeler, du collectif genevois de la Grève féministe, de poursuivre: «Partager l’emploi en diminuant le temps de travail, c’est également plus de temps pour s’occuper des enfants et des proches, et donc la possibilité de mieux répartir ce type de tâches entre les parents. Qui plus est, cela permet de corriger les inégalités de revenus résultant du temps partiel auquel sont contraintes de très nombreuses femmes.»

La balle est dans le camp des électeurs…

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