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Pesticides de synthèse, catastrophes industrielles et stocks périmés

Les deux initiatives populaires, pour une eau potable propre et pour une Suisse libre de pesticides de synthèse, dénoncent la toxicité, les dangers pour la santé humaine et pour toute la biosphère, résultant de l'emploi des pesticides de synthèse.

Je désire évoquer deux autres types de dégâts liés à l'industrie des pesticides de synthèse, en amont et en aval de leur emploi proprement dit: les catastrophes industrielles survenues dans les usines de pesticides et le problème insoluble de l'élimination des stocks périmés.

Il y a eu Seveso (Italie, 1976) où un nuage d'herbicide, contenant de la dioxine, échappé de l'usine Icmesa, s'est répandu sur la plaine lombarde, contaminant tout le site alentour.

A Cordoba (Mexique, 1991), l'explosion d'une usine de pesticides a intoxiqué 300000 personnes. Et d'autres accidents encore.

En Inde, l'explosion d'une usine de pesticides d’Union Carbide, le 3 décembre 1984, a provoqué en une nuit la mort de plus de 3000 personnes, littéralement gazées par le nuage toxique qui s'est étendu sur la ville de Bhopal. Plus de trente ans après, 500000 personnes sont encore victimes d'une intoxication à vie, et l'eau de la nappe phréatique est toujours contaminée, au point que l'eau potable doit être acheminée par camions-citernes. En multinationale irresponsable, Union Carbide n'a jamais assumé ses responsabilités.

Quant aux stocks de pesticides périmés, déchets les plus encombrants qui soient après les déchets radioactifs, la FAO les estime à plusieurs centaines de milliers de tonnes éparpillés à travers le monde. Objets d'un trafic illégal et scandaleux vers les pays pauvres, ces déchets sont stockés n'importe comment, dans des lieux inadéquats et dans des conditions climatiques défavorables. Il arrive qu'ils soient tout simplement jetés en mer. Le seul moyen de s'en débarrasser, l'incinération dans des fours spéciaux à très haute température, procédé dangereux et polluant, est extrêmement coûteux et la contribution de l'industrie est minime.

A l'heure de voter sur ces questions d'une importance vitale pour la biodiversité et la santé humaine, accordons une pensée aux victimes dans le monde entier de l'industrie des pesticides.

D'un bout à l'autre de leur durée de vie, les pesticides causent des dommages monstrueux à l'humanité et à la biosphère, et la seule façon d'y mettre fin est de renoncer, complètement et définitivement, à leur usage. Une industrie aussi dévastatrice doit être abandonnée, purement et simplement.

Catherine Turian, militante Unia Vaud