Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Personnels de santé pris au piège des vagues successives

Les mesures pour endiguer la énième vague restent insuffisantes pour contenir les hospitalisations. Le matériel, les respirateurs, les lits, les vaccins sont pourtant à disposition. Vingt-quatre mois après les premières alertes de l’OMS, les hôpitaux sont de nouveaux submergés en raison du manque de personnel. Comme dans un jeu de domino, les autres secteurs débordent à leur tour, comme les soins à domicile qui doivent compenser ce que l’hôpital public ne peut plus assumer.

Depuis trop longtemps, bien avant la pandémie, notre syndicat, le SSP, dénonce la politique de santé qui a conduit les structures sanitaires à rationaliser à tous les niveaux. La rentabilité avant le service public: les personnels sont devenus des variables d’ajustement.

Qui en fait les frais aujourd’hui?

  • Les patientes et les patients, pas uniquement celles et ceux qui souffrent d’une forme grave de Covid-19, d’autres ne peuvent pas être pris en charge car les opérations non urgentes sont repoussées. Une notion d’urgence inévitablement élastique.
  • Les personnels de santé qui s’épuisent sans avoir le temps de récupérer entre les vagues. Le manque de renforts dans les services débordés a généré une spirale infernale.

Cette situation conduit à des disputes d’ordre déontologique: faudra-t-il trier les patientes et les patients? Avec quels critères? Mais on oublie que la surcharge actuelle constitue un risque pour tous les patients et que le tri est une réalité, puisque les opérations sont repoussées avec des conséquences qui peuvent être graves.

La commission santé du SSP alerte les autorités cantonales et fédérales: la sécurité des soins n’est plus garantie dans de nombreux services et pas uniquement dans les unités Covid, par manque de personnel. Nos revendications:

  1. Le respect strict des temps de repos, des durées maximales du travail et des congés hebdomadaires pour permettre aux personnels impactés de se reposer. Les vacances planifiées ne doivent en aucun cas être annulées cet hiver.
  1. Pour permettre un fonctionnement sécurisé, les autorités cantonales pourraient ordonner que le personnel qualifié des cliniques privées renforce les équipes des hôpitaux publics.
  1. Un changement radical du mode de financement des institutions de santé, car ce système force les institutions à jouer la concurrence au détriment du service public et de la qualité des soins. En attendant, et dans l’urgence, les institutions de santé doivent pouvoir avoir la garantie que leurs dépenses extraordinaires en lien avec la pandémie seront entièrement financées par les cantons et la Confédération.
  1. Des revalorisations salariales des personnels de santé: les professions du secteur sont clairement sous-payées parce qu’elles sont occupées en majorité par des femmes.

Syndicat des services publics, régions romandes, le 15 décembre 2021.

Pour aller plus loin

«Voulons-nous vraiment confier 11 milliards d’impôts aux caisses maladie?»

Taillé sur mesure pour les assureurs, EFAS, le nouveau système de financement des hôpitaux et des EMS, est combattu par un référendum syndical

La Suva pourra aider le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante

Opération de désamiantage. Chaque bâtiment construit avant 1990 peut receler le la fibre cancérigène.

Le Conseil fédéral propose que l’assurance accidents participe au financement de la fondation qui soutient les personnes exposées au matériau nocif

Soins: Il y a urgence, des mesures immédiates sont nécessaires

Dans plusieurs villes de Suisse, Unia a alerté sur la situation de crise dans le domaine, et en particulier dans les soins de longue durée, avec un manque de personnel criant ayant déjà des conséquences sur les patients.

Un Monopoly géant à parcourir en déambulateur et rebaptisé «La course aux profits» a été l’attraction mercredi dernier à Delémont lors de la journée nationale d’action d’Unia pour...

La santé est malade: les soignants d’Unia ont le bon médicament!

manif

Face à la crise du système de santé qui met en péril la qualité des soins, des mesures urgentes doivent être prises. Soutenus par Unia, les soignants sont aujourd’hui dans les rues de plusieurs villes de Suisse pour sensibiliser la population