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Pas de CCT de la vente en vue à Fribourg

Le personnel de vente du canton de Fribourg attend une convention collective de travail digne de ce nom depuis des années. L’association des commerces indépendants ayant claqué la porte des pourparlers, la médiation a été abandonnée.
© Thierry Porchet/Archives

Le personnel de vente du canton de Fribourg attend une convention collective de travail digne de ce nom depuis des années. L’association des commerces indépendants ayant claqué la porte des pourparlers, la médiation a été abandonnée.

Le conseiller d’Etat en charge de l’Economie, Olivier Curty, met fin officiellement à la médiation entre les partenaires sociaux

A Fribourg, la médiation entre les partenaires sociaux en vue d’élaborer une convention collective de travail (CCT) dans le commerce de détail était au point mort, elle est aujourd’hui enterrée. La Liberté a rendu public un courrier du conseiller d’Etat en charge de l’Economie, Olivier Curty, informant les acteurs de la branche, qu’il n’entendait pas «entreprendre de nouvelles actions» dans ce dossier et que le médiateur, l’ancien conseiller d’Etat neuchâtelois Jean Studer, se retirait. La lettre laisse entendre que les syndicats ne se seraient pas montrés ouverts à trouver une solution.

Jean Studer a été désigné par le Canton en 2020. Le peuple fribourgeois avait refusé l’année précédente une extension des horaires d'ouverture des magasins le samedi de 16h à 17h à la suite d’un référendum porté par Unia et Syna. En réunissant autour d’une table ces derniers, ainsi que Trade Fribourg, le groupement des grandes enseignes, et la Fédération cantonale fribourgeoise du commerce indépendant de détail (FCFCID), l’idée était de trouver un terrain d’entente sur les horaires et les conditions de travail et d’engagement dans la branche. A Neuchâtel par exemple, une CCT introduisant des salaires minimums dans la vente, en vigueur depuis 2014, avait ainsi pu être obtenue en échange d’un assouplissement des horaires. Mais, fin 2022, les représentants de la FCFCID claquaient la porte. «Au vu de ce qui attend les petites structures de vente, ce n’est pas le moment d’ajouter des charges avec des salaires minimums et des vacances supplémentaires», se justifiait le président de la faîtière. «Il n’y a pas eu de réelles négociations et nous n’avons jamais parlé des conditions de travail durant ces discussions», regrettait, pour sa part, Yolande Peisl-Gaillet, alors cosecrétaire régionale d’Unia Fribourg.

«Il faut que les vendeuses se syndiquent»

«Nous ne pouvions plus négocier une CCT sans les commerces de proximité», explique le secrétaire régional d’Unia Fribourg, François Clément. «Les autorités et Trade Fribourg n’ont pas réussi à faire revenir la FCFCID, nous étions au point mort durant une année et il est faux et pour le moins inélégant de laisser aujourd’hui entendre que nous ne voulions pas faire de concessions. C’est comme si le Conseil d’Etat voulait se décharger de son échec sur les syndicats. Nous sommes bien sûr prêts à discuter, y compris d’une CCT régionale ou communale, mais on ne peut pas le faire en l’absence de la faîtière des petits commerces.» Conclure une CCT uniquement avec les grandes enseignes n’aurait pas beaucoup de sens dans la mesure où, pour ce qui les concerne, les conditions de travail sont principalement et déjà réglées sur le plan national, souligne le syndicaliste.

«Encore une fois, la situation montre que les patrons ne vont pas nous offrir une CCT sur un plateau et que cela dépend d’un rapport de force et de notre capacité à nous organiser. Il n’y a pas de secret, il faut que les vendeurs et les vendeuses se syndiquent.»

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