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Non au renvoi de concitoyens

unia et des organisations de migrants ont remis une résolution contre le renvoi des personnes ayant grandi en Suisse au CN

Unia et des organisations de migrants ont remis le 10 mars dernier au président du Conseil National une résolution contre le renvoi des personnes ayant grandi en Suisse

Le Conseil national a débattu, le 11 mars dernier, des modalités de mise en œuvre de l'initiative sur le renvoi. La veille, Unia et des organisations de migrants - dont Second@s Plus, la Fédération des colonies libres italiennes, Fabbrica di Zurigo et Marea Granate - ont remis à son président, Stéphane Rossini, une résolution réclamant l'interdiction d'expulser les personnes ayant grandi en Suisse ou y possédant leur point d'attache familial. Ce texte a été adopté le 7 février dernier à Berne lors du premier congrès suisse des personnes migrantes ou issues de la migration, réunissant 240 participants. «Il est inacceptable qu'on puisse renvoyer des gens ayant toujours vécu ici ou depuis de nombreuses années. Ce serait contraire aux droits humains fondamentaux. Leur patrie est ici», relève Rita Schiavi, membre du comité directeur d'Unia, précisant que les personnes ayant commis des crimes dans nos frontières doivent être jugées et purger leur peine ici. D'autant plus que la liste des fautes passibles de déboucher sur une expulsion se révèle large. «Cette finalité peut aussi frapper des personnes qui se sont par exemple rendues coupables de tricherie à l'aide sociale.» Si le Conseil des Etats a déjà formulé quelques modifications propres à assouplir l'application de l'initiative approuvée le 28 novembre 2010 par le peuple et qui seront au final également acceptées par la Chambre du peuple, le syndicat et ses partenaires restent opposés à ce texte. Se faisant les porte-parole de l'assemblée des migrants précitée, ils ont aussi donné au président de la Chambre du peuple une brochure présentant l'ensemble des résolutions décidées à cette occasion ainsi qu'un manifeste du mouvement. Celui-ci exige l'égalité des droits pour les personnes migrantes et la nationalité suisse pour leurs enfants nés sur le territoire helvétique. Il réclame par ailleurs davantage d'humanité à l'égard des réfugiés syriens et l'accueil de 100000 d'entre eux, la régularisation de tous les sans-papiers vivant dans nos frontières et, dans le cadre de l'application de l'initiative sur l'immigration de masse, le respect des bilatérales et l'absence de statuts précaires. Un dernier point qui pourrait, dans le cas contraire, prévient Rita Schiavi, faire l'objet d'un référendum.

Sonya Mermoud