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La grève de la fonction publique genevoise paie

Défilé du 12 octobre 2022 dans les rues des Genève.
© Cédric Vincensini

Le 12 octobre, près d’un millier d’employés des services publics avaient fait grève contre le projet de budget du Conseil d’Etat prévoyant la suspension de l’annuité salariale et le versement d’une demi-compensation seulement du renchérissement.

Un accord pourrait être trouvé autour du budget 2023, mais de nombreux conflits restent ouverts dans les services publics

A Genève, la mobilisation de la fonction publique semble se révéler payante. Le 12 octobre, près d’un millier d’employés des services publics avaient fait grève contre le projet de budget du Conseil d’Etat prévoyant la suspension de l’annuité salariale, pour la seconde fois en quatre ans, et le versement d’une demi-compensation seulement du renchérissement. Les fonctionnaires s’étaient ensuite rassemblés le 3 novembre devant l’Hôtel-de-Ville et un préavis de grève, approuvé par une assemblée du personnel, avait été déposé pour le 24 novembre. Le 4 novembre, l’exécutif s’est finalement résolu à ouvrir des négociations avec le Cartel intersyndical du personnel de l’Etat et du secteur subventionné en vue de la signature d’un protocole d’accord. La démarche a été approuvée par une assemblée des délégués du Cartel convoquée le 8 novembre, et une première séance de négociations s’est déroulée jeudi dernier. Lundi, à l’heure du bouclage de ce numéro, les parties étaient encore en réunion, mais, selon nos informations, un accord était envisageable. Une compensation proche du renchérissement de 2,7% pourrait être débloquée. Quant à l’annuité, si elle ne devait être versée qu’à moitié, elle permettrait toutefois la progression d’un échelon dans la grille salariale. Avec cet accord en poche, l’idée du gouvernement serait d’obtenir une majorité au Grand Conseil – on pense à la gauche, au centre et au MCG –, afin d’éviter une nouvelle année sans budget.

«Nous sommes obligés de reconnaître que la mobilisation n’a pas été à la hauteur de nos attentes et des menaces sur les salaires de la fonction publique, explique Olivier Baud, président du Cartel. Le personnel est fatigué et tellement sous pression que, dans certains secteurs, il n’a pas été possible de mettre en place un service minimal afin qu’une partie des collègues puissent faire grève. Le service minimal est déjà une réalité quotidienne!»

Grève des TPG.
Aux Transports publics genevois (TPG), après deux jours de grève en octobre, un nouveau conflit semble se profiler. © Thierry Porchet

 

Pourquoi tant de grèves?

Mais pourquoi donc les grèves se multiplient-elles au bout du lac? Le canton suivrait-il l’exemple français? Certes, les Genevois sont connus pour être un peu râleurs, mais Olivier Baud a une autre explication: «Nous avons à Genève un Conseil d’Etat et des directions qui ne respectent pas vraiment le partenariat social et ne semblent pas trop doués pour la négociation sociale. Le Cartel avait annoncé dès août ses revendications, mais il a fallu attendre le 10 novembre pour commencer à négocier. On peut faire mieux.»

Autre exemple donné par le syndicaliste, celui de la prison pour mineurs de La Clairière, où les éducateurs s’opposent à l’allongement des plages horaires de travail de huit à onze heures. «Ils ont cessé le travail le 2 novembre, mais les syndicats ont dû redéposer un préavis de grève pour le 18 novembre, car la direction n’a pas réagi.» Secrétaire syndicale du SSP, Corinne Béguelin confirme: «Il n’y a eu aucune réaction à la grève, au contraire, ils ont envoyé les nouveaux plannings.» Et tous les groupes de travail et les consultations antérieurs n’ont servi à rien. «Les éducateurs disent clairement qu’il n’est pas possible de prendre en charge ces mineurs onze heures d’affilée; après huit heures, ils sont out

Aux Transports publics genevois (TPG), la grève de deux jours en octobre s’était conclue par un accord prévoyant une indexation complète. Mais le lendemain, le directeur de la régie publique, Denis Berdoz, a déclaré que le 0,6% supplémentaire obtenu par l’arrêt de travail constituait une sorte d’avance pour l’indexation de l’année suivante et qu’en gros, les grévistes s’étaient fait rouler dans la farine. Les syndicats n’ont plus du tout confiance dans la parole du directeur et un nouveau conflit paraît se préparer.

En attendant, ce sont les assistants en soins et santé communautaire qui cesseront le travail mercredi prochain. Depuis plus de trois ans, ils demandent en vain une revalorisation salariale de deux échelons. Le Conseil d’Etat a finalement daigné leur accorder un échelon… le lendemain du dépôt de leur préavis de grève.

En Ville de Genève et au Grand Théâtre, en revanche, les préavis de grève ont été suspendus et des négociations sont en cours. Le personnel municipal demande notamment une pleine indexation et l’aboutissement du règlement sur la retraite anticipée pour les fonctions pénibles, tandis que les employés du Grand Théâtre se battent pour le maintien de leurs indemnités pour les inconvénients d’horaires et les repas.

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