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Fly Unia sauve plus que les meubles

Unia négocie un plan social digne de ce nom pour le personnel de Fly après l'annonce de la fermeture de ses magasins

Les 200 employés de la chaîne d'ameublement Fly vont quitter l'entreprise avec un meilleur plan social que celui prévu initialement. Des améliorations rendues possibles grâce à l'intervention d'Unia et sous la pression de la mobilisation des salariés des succursales vaudoises.

«C'est une victoire. D'autant plus appréciable que la partie n'était pas gagnée d'avance.» Membre de la direction du secteur tertiaire d'Unia, Dominique Fovanna ne cache pas sa satisfaction au lendemain de la conclusion, le 26 février, d'un plan social pour les 200 employés des dix magasins helvétiques de Fly. Une enseigne reprise, il y a un an, par le groupe Conforama et qui a annoncé la fin de ses activités le 28 janvier dernier en raison d'un marché du meuble tendu. Pour le syndicat, la situation a notamment été rendue compliquée par le fait qu'il a dû réagir en un temps record, ayant reçu tardivement le mandat de représenter les employés et alors que le délai de la procédure de consultation courait jusqu'au 23 février. «Nous avons principalement été sollicités par les collaborateurs des succursales de Crissier, Montagny-près-Yverdon et Etoy mécontents par le plan social annoncé», explique la syndicaliste. Plusieurs rounds de «négociations constructives», précédés par une forte mobilisation du personnel du canton de Vaud ont alors débouché sur l'obtention «d'améliorations substantielles» de la première mouture. «Les moyens du plan ont doublé et les salariés ont obtenu gain de cause sur une dizaine de points», se réjouit la représentante d'Unia, soulignant l'engagement des travailleurs.

Un Job Center à la rescousse
Le plan social prévoit notamment des indemnités de départ adaptées à la situation des employés. «Une base de 2000 francs est prévue, augmentée d'une somme calculée en fonction de l'âge et des années de service. C'est correct», déclare Dominique Fovanna relevant aussi les efforts consentis en matière de soutien dans la recherche d'emploi. «Le personnel aura droit à des cours de réinsertion professionnelle.» Parallèlement les responsables mettent sur pied un «Job Center», opérationnel jusqu'au 30 septembre, pour aider les collaborateurs dans la prospection de nouveaux postes de travail. L'idée est de leur offrir, dans la mesure du possible, une place équivalente au sein du groupe, auprès d'un autre employeur ou d'un repreneur. Et Unia d'attendre clairement de l'entreprise qu'elle assume ses responsabilités jusqu'au bout en offrant un nouvel emploi au plus grand nombre de travailleurs possible. En cas d'un engagement à Conforama, les années de service seront reconnues et un dédommagement accordé si un déménagement s'avère nécessaire. «D'un montant de 3000 francs, cet appui à la mobilité sera valable jusqu'au 31 décembre prochain.»

Priorité aux collaborateurs licenciés
Autres points positifs, la reprise par Conforama de l'enseigne de Chavannes-de-Bogis (VD) qui gardera les 18 employés de Fly. «Le groupe va aussi créer 12 places de travail et les proposera d'abord dans ses rangs puis aux collègues de Fly. Même engagement en cas de reprise des sites qui devront prioritairement employer les collaborateurs licenciés.» Dominique Fovanna note encore dans la foulée le versement d'un montant de 1000 francs par enfant pour les familles et l'octroi des primes pour les jubilés 2015, même si la date anniversaire tombe après la fin des rapports de travail.
Conforama, aux mains de Steinhoff International, est le numéro trois sur le marché de l'ameublement après Ikea et le groupe Pfister. Il est présent sur le marché suisse avec trois marques: la sienne, Lipo et Fly.


Sonya Mermoud