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Face à l'intransigeance de la SSE, la grève est décidée

Elle aura lieu le 15 octobre à Genève, Neuchâtel et Berne, et le 1er novembre à Zurich.

La détermination était de rigueur samedi dernier parmi les 150 maçons venus de toute la Suisse à la conférence professionnelle de la construction d'Unia. Une détermination à la hauteur de la déclaration de guerre que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) leur a lancée en résiliant la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) et en refusant de négocier les propositions syndicales. Les 150 délégués ont donc entériné le vote de la grève et du plan d'action prévu pour reconquérir une nouvelle convention collective, rempart contre le dumping salarial et social. Une grève soutenue d'ores et déjà par plus de 30'000 maçons, soit le 84,5% des travailleurs consultés par les syndicats sur les chantiers helvétiques en septembre.

Sous-enchère officielle!
Cette décision a été prise après une semaine haute en rebondissements. Retour sur ces quelques jours:
Lundi 1er octobre: premier jour de vide conventionnel. Sur plusieurs chantiers de Suisse, dont un à Genève, des cas de dumping salarial et social sont dénoncés.
Mardi 2 octobre: la commission tripartite du canton de Zurich décide que le salaire des maçons sans connaissances professionnelles (classe C) de moins de 30 ans sera de 3'745 francs au lieu de 4'161 francs, soit 10% de moins! Le chef de l'Office de l'économie et du travail, président de la commission tripartite, s'est rangé du côté des représentants patronaux pour décider de cette baisse. Unia, comme l'Union syndicale suisse, dénonce immédiatement cette sous-enchère salariale «officielle et illégale», et exige le retrait de cette décision scandaleuse.
Jeudi 4 octobre: face au tollé général suscité par sa décision, la commission tripartite zurichoise fait machine arrière et annonce qu'elle va la réexaminer lors d'une séance extraordinaire dont la date est encore inconnue.
Jeudi 4 octobre: séance de négociations entre les syndicats et la SSE. Le président Werner Messmer ne daigne pas se déplacer. La SSE campe sur ses positions et refuse d'étudier les propositions de solutions faites par les syndicats. «Des propositions concrètes qui pouvaient solutionner certains problèmes liés au temps de travail invoqué par les entreprises», notent Unia et Syna dans leur communiqué. Les représentants patronaux n'ont de leur côté apporté aucune solution concrète. La SSE maintient sa volonté de déréguler largement le temps de travail dans la construction. Une nouvelle séance de négociations est fixée au 5 novembre.
Samedi 6 octobre: le «parlement» des maçons d'Unia, réaffirmant son opposition à la déréglementation des horaires de travail exigée par la SSE en raison notamment des grands risques qu'elle engendrerait pour la santé des ouvriers, déjà mise à rude épreuve, vote la grève et les mesures de lutte.

Durcissement prévu
Le plan d'action voté par les délégués d'Unia prévoit des grèves d'avertissement dans plusieurs grandes villes de Suisse. Le lundi 15 octobre, elles auront lieu à Genève, Neuchâtel et Berne, puis le 1er novembre à Zurich. Et si la SSE ne permet pas de trouver de solution lors des négociations du 5 novembre, le mouvement de grève va s'étendre et se durcir.

Sylviane Herranz