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Bye bye patron !

Roland Kessler tout sourire s'agrippe d'une main à une machine de chantier et fait signer de l'autre.
©Franziska Scheidegger

Si Roland Kessler affirme avoir beaucoup aimé son métier, il est heureux de le quitter en bonne santé. Avant l’introduction de la FAR, seuls 20 % des travailleurs parvenaient à l’âge de la retraite à 65 ans en forme.

Roland Kessler est le 20000e maçon à bénéficier de la retraite à 60 ans, après avoir travaillé près de trente ans dans la construction! L’occasion de rappeler l’importance de cet acquis

Alors que la nouvelle Convention collective de travail pour la retraite anticipée (CCT RA) dans le secteur principal de la construction entrait en vigueur le 1er avril de ce mois, Roland Kessler était, le même jour, le 20000e maçon à profiter de la retraite à 60 ans en Suisse. L’occasion pour les partenaires sociaux de se rassembler chez Gilbert Brodard & Fils SA, à La Roche (FR), où le principal intéressé, un passionné de moto, a œuvré 29 ans de sa vie en tant que machiniste et contremaître dans le génie civil. «J’ai beaucoup aimé mon travail, car la construction est un beau métier. Mais ces dernières années, j’ai ressenti que ce travail me pesait de plus en plus physiquement. Je suis encore en bonne santé, mais je ne sais pas si j’aurais pu arriver entier à 65 ans, l’âge légal de la retraite», commente Roland Kessler, qui a reçu pour l’occasion un bouquet de fleurs et un cadeau des partenaires sociaux et de la Fondation FAR, avant de poursuivre. «Le matin, il me faut un peu de temps pour me mettre en route. Je suis content de pouvoir m’arrêter plus tôt, car c’est un travail difficile. Les conditions climatiques, c’est ce qu’il y a de plus pénible, ce qui attaque notre santé: travailler l’hiver dehors, dans le froid, c’est le pire. Cette retraite à 60 ans est la bienvenue!»

Nécessité dans ce secteur

Nico Lutz, membre du comité directeur d’Unia en charge de la construction, était présent pour cette occasion symbolique. «Les travailleurs ont mené une grosse bataille l’an passé pour maintenir cet acquis important, et nous sommes là, aujourd’hui, pour montrer que c’est une nécessité dans ce secteur.» En effet, après d’intenses négociations, les entrepreneurs et les syndicats sont parvenus fin 2018 à s’entendre sur des mesures d’assainissement visant à pérenniser la retraite à 60 ans. Alors que la FAR était confrontée à de sérieux défis financiers, son avenir est désormais garanti. L’accord prévoit une légère hausse des cotisations à la charge des employeurs et une réduction des contributions de la Fondation FAR à la prévoyance professionnelle. La nouvelle CCT RA a, depuis, été déclarée de force obligatoire par le Conseil fédéral. Un modèle à succès qui répond à un besoin considérable, car plus de 90% du personnel des chantiers saisit cette possibilité de préretraite depuis son entrée en vigueur en 2003. «Avant cela, seulement 20% d’entre eux arrivaient à travailler jusqu’à 65 ans en restant en bonne santé», souligne le syndicaliste.

 

La retraite à 60 ans, comment ça marche?

Toute personne ayant travaillé pendant au moins quinze ans dans le secteur principal de la construction, dont les sept dernières sans interruption, peut partir à la retraite à 60 ans. La rente équivaut à près de 75% du dernier salaire. Ceux qui souhaitent travailler volontairement jusqu’à 61 ans ou 62 ans toucheront une rente majorée de 8% ou de 16%. La retraite à 60 ans est financée par une fondation commune des partenaires sociaux, la FAR, à laquelle les employeurs versent 5,5% du salaire et les salariés 2%.

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