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Victoire pour la santé publique

Novartis renonce au brevet sur le Kymriah, un traitement contre certains cancers du sang, à la suite de l’opposition de deux ONG. Victoire inédite pour la santé publique

Entrave à l’explosion des prix des nouveaux traitements médicaux arrivant sur le marché: à la suite de l’opposition de Public Eye et de Médecins du monde, Novartis a abandonné un brevet sur le Kymriah. Rappelons que les deux ONG s’étaient, en juillet dernier, élevées contre la protection de cette pseudo-invention qui aurait offert une garantie de monopole à son détenteur. Dans son argumentaire, Public Eye expliquait les raisons de la démarche: «Le Kymriah n’est pas un médicament mais une prestation médicale qui, de plus, n’a pas été inventée par Novartis (la société en a acquis les droits exclusifs, ndlr). Elle repose en effet massivement sur des recherches et des financements publics.» Concrètement, il s’agit d’une thérapie oncologique qui consiste à prélever des globules blancs d’un patient et, après modification génétique, à les réinjecter pour qu’ils combattent les cellules cancéreuses. Une technologie, précise Public Eye dans son communiqué, déjà connue. La délivrance d’un brevet aurait permis de privatiser le procédé et d’offrir au géant bâlois la possibilité de fixer des prix prohibitifs – le groupe pharmaceutique avait déjà articulé le montant de 370000 francs par injection! Fin novembre 2019, ce dernier a fait marche arrière et demandé lui-même la révocation du brevet en question. «Cette volte-face confirme qu’il n’aurait jamais dû être octroyé... Ce retrait inattendu, avant même que la procédure d’opposition n’ait vraiment commencé, prouve indirectement son caractère abusif et souligne la volonté du géant bâlois d’éviter un dangereux précédent.»

C’est la première fois qu’une opposition dans le domaine des brevets de la pharma, lancée par des ONG, aboutit à une révocation en Europe. «Il s’agit d’un pas important dans la lutte contre l’utilisation abusive des droits de propriété intellectuelle, qui met en péril la pérennité financière des systèmes de santé», souligne Public Eye. Médecins du monde, dans son communiqué, précise encore: «Cette décision renforce la capacité des hôpitaux publics à produire des versions proches et similaires hors brevet, à des coûts moindres, et donc susceptibles de faire baisser le prix des thérapies de “marque”. Et cette alternative existe et est viable, puisque d’autres pays en Europe s’en sont emparés.» Fortes de cette première victoire, les deux ONG ont annoncé se réserver la possibilité de prendre de nouveau des initiatives semblables propres à garantir un accès juste et élargi aux traitements.

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