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L’écart salarial se creuse

Le salaire réel des Suisses a diminué de près de 2%. C’est ce qu’a confirmé l’Office fédéral de la statistique la semaine dernière. Si l’indice suisse des salaires nominaux a augmenté en moyenne de 0,9% en 2022, le taux d’inflation annuel moyen de +2,8% (contre +0,6% en 2021) signifie que les salaires réels ont baissé de 1,9%. Le renchérissement est lié principalement à la hausse des prix du gaz, des produits pétroliers, des voitures et des loyers. Seule la branche «Cokéfaction et raffinage, industries chimiques et pharmaceutiques» a bénéficié d’une évolution positive des salaires réels. L’Union syndicale suisse (USS) analyse: «En comparaison sectorielle, ce sont précisément les branches dans lesquelles les salaires sont plutôt bas qui s’en sortent moins bien, comme l’hôtellerie-restauration, les services postaux, de messagerie et de livraison express, le commerce de détail ou la construction.» L’Office fédéral de la statistique met également en exergue l’augmentation de l’inégalité salariale entre femmes et hommes: les salaires nominaux des premières ont moins augmenté que ceux des hommes, 0,8% contre 1,1%. Et ce, alors que les femmes touchent toujours en moyenne 1500 francs de moins par mois (à plein temps), comme l’indique l’USS, qui conclut: «Les salaires doivent impérativement augmenter. Un premier pas dans cette direction a pu être obtenu avec la négociation d’augmentations salariales de près de 2,5% pour l’année 2023. Mais une politique salariale un tant soit peu équitable présuppose la compensation du renchérissement plus une participation aux gains de productivité. Le besoin de rattrapage en matière de salaires est donc important. Et il est particulièrement élevé chez les femmes, qui ont souvent des emplois impliquant de grandes responsabilités pour des salaires dérisoires. Le 14 juin, dans le cadre de la grève féministe, elles montreront clairement qu’il faut que les choses bougent sérieusement en Suisse.»

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