Le conflit chez Swissport atterrit à la CRCT
A Genève, le conflit chez Swissport se poursuit devant la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) à la demande du conseiller d’Etat Mauro Poggia. Pour mémoire, les mille collaborateurs de la société d’assistance au sol active à l’aéroport ont reçu des congés-modifications de leurs contrats de travail prévoyant notamment des baisses salariales de l’ordre de 500 à 1200 francs par mois. Ni les mesures de lutte engagées par le personnel, ni les négociations placées sous les auspices de l’ancien conseiller d’Etat David Hiler n’ont pu faire reculer Swissport. Les salariés avaient jusqu’au 15 février pour signer les nouveaux contrats. «Selon la direction, 43 s’y sont refusés, mais cela doit être plus, car certains se sont rétractés après coup», explique Jamshid Pouranpir. Le secrétaire syndical du SSP Trafic aérien indique également qu’un plan social est en cours d’élaboration avec la commission du personnel. «Malheureusement, la direction refuse d’intégrer les syndicats aux discussions, c’est problématique, car même si des délégués syndicaux sont présents, il est difficile pour eux de négocier face à leur employeur.» Devant la CRCT, il sera question des nouveaux horaires des auxiliaires, le conseiller d’Etat Poggia ayant saisi l’organe de médiation sur ce point. Pour le reste, l’élu du MCG ne semble pas pressé d’appliquer la motion votée le 26 janvier au Grand Conseil qui l’invite à «dénoncer la concession ou, si impossible, à ne pas la reconduire à sa plus proche échéance et à attribuer le marché à une entreprise plus respectueuse du partenariat social». Le problème de Swissport et, plus généralement, de la gouvernance de l’aéroport de Cointrin devrait toutefois revenir rapidement à l’ordre du jour du Parlement cantonal. «Il faut traduire dans les actes l’initiative pour un pilotage démocratique de l’aéroport approuvée en 2019, estime Jamshid Pouranpir. Le conseil d’administration de Cointrin fonctionne en vase clos, il doit rendre des comptes.»