Hausses des salaires possibles et nécessaires!
«Des augmentations de salaires sont possibles et nécessaires.» Tel est le message transmis lundi par l’Union syndicale suisse (USS) et ses fédérations, notamment Unia, le SSP et l’Association des employés de banques, lors d’une conférence de presse. Comme indiqué dans son communiqué, la faîtière syndicale souligne que les effets de la crise varient en fonction des secteurs. Si dans certains d’entre eux, comme les hôpitaux, la logistique ou la vente, les salariés ont dû fournir des efforts particuliers durant la crise, d’autres se portent bien, voire très bien, ce qui justifie et rend possible des hausses du revenu. De plus, ces dernières années, les rémunérations n’ont pas évolué malgré l’essor économique. «Ce n’est qu’en 2019 que les salaires réels ont à nouveau progressé, d’environ 0,5%, après deux mauvaises années. Une hausse clairement insuffisante au vu du développement favorable des affaires et d’une croissance de 5,9% du PIB de 2017 à 2019. Il est donc nécessaire d’augmenter les salaires», note l’USS.
Des relèvements auxquels les employeurs se refusent depuis la crise financière de 2008, sous prétexte de turbulences économiques. Or, indique l’USS, la situation est meilleure que ce qu’ils essaient de faire croire et la crise ne doit pas servir d’argument quand la marche des affaires va bien. «Aussi longtemps que par dizaines de milliards, des dividendes seront versés dans notre pays, il sera légitime de parler de hausses de salaires», a lancé le président Pierre-Yves Maillard lors de la conférence de presse.
L’USS demande ainsi des augmentations salariales allant jusqu’à 100 francs par mois ou de 2% là où les entreprises peuvent se le permettre. Elle exige également que le 13e salaire soit payé entièrement même en cas de chômage partiel durant l’année et, enfin, que les employeurs compensent à 100% les rémunérations les plus basses en cas de réduction de l’horaire de travail. Un appel a aussi été lancé pour une revalorisation des revenus dans le secteur de la santé. Une semaine de protestation, suivie d’une action sur la place Fédérale à Berne le 31 octobre prochain, appuiera cette exigence.
Membre du comité directeur d’Unia, Véronique Polito a présenté les revendications dans les différentes branches du syndicat. Nous y reviendrons plus en détail dans notre prochaine édition.