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Genève: «Le monde ne vous appartient pas!»

Manifestation avec drapeaux et parapluies multicolores.
© Olivier Vogelsang

«Contre tous les impérialismes – Pour les droits des peuples et la justice climatique»: en marge du Sommet Biden-Poutine tenu le 16 juin dernier à Genève, quelque 200 manifestants se sont réunis sur la plaine de Plainpalais pour protester contre la rencontre des deux présidents. «Le monde ne vous appartient pas!» précisait le tract de mobilisation de ce rassemblement unitaire. Les participants ont dénoncé les «politiques mortifères de Washington et de Moscou». Et réclamé un désarmement mondial, rappelant, dans un communiqué, que «les Etats-Unis et la Russie disposent respectivement des 1er et 4e budgets militaires les plus élevés du monde». Et que le duo occupe la tête de liste des pays exportant le plus d’armes. Ils ont aussi saisi cette occasion pour exiger des mesures urgentes face à la crise climatique, demandant que les milliards consacrés à l’armement soient investis dans la lutte contre le réchauffement de la Terre. Et fustigé le récent soutien apporté par le locataire de la Maison-Blanche à un gigantesque projet pétrolier en Arctique. «Nos vies et la planète valent plus que les profits des entreprises russes et américaines.» Les manifestants ont aussi défendu le droit des peuples à l’autodétermination, condamnant l’ingérence des deux superpuissances dans plusieurs Etats. La question du traitement réservé aux opposants politiques, à l’image d’Alexeï Navalny ou de Julian Assange, a également alimenté la colère des militants. Plus tôt dans la journée, des membres des communautés syriennes, éthiopiennes et arméniennes étaient aussi venus plaider leur cause.

Rappelons encore que les protestataires souhaitaient initialement défiler de la place Neuve à celle des Nations, mais n’ont pas obtenu d’autorisation. A défaut d’un cortège, ils ont dû se rabattre sur un rassemblement statique. De quoi faire réagir la Coordination genevoise pour le droit de manifester qui a condamné dans un communiqué l’interdiction prononcée. L’alliance – réunissant des collectifs, des partis, des syndicats (dont Unia) et des associations – a estimé que, ce faisant, les élus ont porté atteinte à un droit essentiel. «Pour le Gouvernement genevois, les libertés fondamentales sont un luxe qui est dispensable face à la raison d’Etat et aux intérêts économiques...»