Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

"Comme il y a des restrictions, il faut des aides"

Campagne d'affichage en faveur de la Loi Covid.
© Thierry Porchet/archives

L’Union syndicale suisse appelle à voter Oui à la Loi Covid le 28 novembre. Elle se battra aussi pour que les aides financières soient prolongées le temps nécessaire

L’Union syndicale suisse appelle à voter Oui à la Loi Covid le 28 novembre. Elle se battra aussi pour que les aides financières soient prolongées le temps nécessaire

Dans trois semaines, le peuple suisse se prononcera sur le référendum contre les modifications de la Loi Covid de mars dernier. Les opposants disent qu’ils attaquent essentiellement le certificat Covid introduit ce printemps dans la loi. Or, d’autres mesures, comme de nouvelles aides pour les cas de rigueur, font partie du lot soumis au vote. Parmi les soutiens financiers, certains sont menacés par le Conseil fédéral lui-même qui a présenté, mercredi dernier, un message en vue de prolonger certaines dispositions. Ces propositions seront débattues au Parlement en décembre.

Dans ce contexte, comment se positionne l’Union syndicale suisse (USS) et quel est son mot d’ordre pour la votation? «Le comité de l’USS a voté clairement pour le soutien à la Loi Covid. Essentiellement parce qu’il y a beaucoup d’articles qui sont en jeu dans ces votations, notamment ceux concernant les aides financières pour les branches particulièrement touchées et les travailleuses et les travailleurs à bas salaire, le chômage technique et la prolongation du droit au chômage pour les personnes plus âgées», explique Gabriela Medici, première secrétaire adjointe de la faîtière syndicale. En cas de Non le 28 novembre, ces dispositions tomberaient, indique-t-elle.

Mauvais signaux

Elle ajoute que de nombreuses autres mesures ne seraient pas mises en danger en cas de refus le 28 novembre. «Mais un Non serait un mauvais signe pour le reste de la loi, comme la meilleure protection de la santé sur les lieux de travail, la consultation obligatoire des syndicats et le financement des contrôles Covid par la Suva et les inspectorats du travail cantonaux.» De plus, certaines dispositions sont limitées à la fin de cette année. Et c’est là que la décision de la semaine dernière du Conseil fédéral entre en jeu, et rend plus difficile le soutien à la Loi Covid, même si l’USS continuera à défendre le Oui. «Cette Loi Covid est une loi urgente, extraordinaire et limitée dans le temps. Nous sommes dans une situation où la pandémie n’est pas tout à fait terminée, et on ne sait s’il y aura une résurgence ou un nouveau variant cet hiver. Le Conseil fédéral a décidé de prolonger certaines dispositions, mais pas toutes. Même si le peuple vote Oui le 28 novembre, le gouvernement souhaite supprimer tout ce qui concerne les allégements en matière de chômage technique ainsi qu’une partie des allocations perte de gain (APG) Corona», précise la syndicaliste. Concrètement, si une personne est en quarantaine parce que son enfant est malade, elle pourra encore bénéficier des APG, par contre, une personne touchée indirectement dans son activité par les restrictions sanitaires, et n’ayant pas de travail pour cette raison, n’y aura plus droit. Cela concerne notamment le milieu des artistes et de la culture. Leur aide de base, soit le chômage technique et les APG pour les indépendants, serait abandonnée. Seule subsistera la possibilité d’une aide sociale pour la culture, ce qui va beaucoup renchérir ce soutien. «Ce n’est pas cohérent», souligne Gabriela Medici.

Ces propositions du Conseil fédéral ne risquent-elles pas d’apporter de l’eau au moulin des opposants à la Loi Covid? «Cette position, un mois avant la votation, est dangereuse. Pour l’USS, il n’est pas très compréhensible de dire à la population que l’on a besoin d’un certificat Covid, mais plus d’aides financières. Nous nous battons pour que, tant qu’il existe des restrictions – on voit par exemple l’impact du certificat dans les restaurants où la fréquentation est bien plus basse –, il doit y avoir des aides de la part de l’Etat. Nous disons Oui à la loi, car nous ne voulons pas prendre le risque qu’en cas de reprise de l’épidémie, plus rien ne soit possible. La votation est un premier pas pour garantir de telles aides. Si le Non l’emporte, le Conseil fédéral ne pourrait plus prendre de mesures urgentes sur les dispositions disparues.» Quant à une loi ordinaire pour y suppléer, Gabriela Medici rappelle que cela prendrait énormément de temps, entre procédure de consultation, débats en commissions, aux Chambres et délai référendaire. «Une telle loi ne pourrait pas voir le jour avant la fin de 2022, soit trop tard pour beaucoup de travailleurs.»

Vaccin et certificat

La syndicaliste ajoute que l’USS va, au-delà de l’appel à voter Oui à la loi, se battre pour que l’ensemble des dispositifs d’aide financière se poursuive après la fin de l’année. Quant au certificat Covid? «Nous ne sommes pas des épidémiologistes et n’avons pas pris position sur le certificat. On a suivi ici l’expertise de l’OFSP sans vouloir et ni pouvoir nous exprimer sur ce point. Par contre, nous avons toujours dit que, si des mesures restrictives sont nécessaires, il faut qu’elles soient accompagnées d’aides économiques et de dispositions de protection sur les lieux de travail. Concernant le vaccin, nous y sommes favorables et soutenons la campagne de vaccination, mais il est important que cela reste un choix personnel et libre.»

Pour aller plus loin

Pas de hausse du chômage provoquée par le salaire minimum genevois

La conférence de presse du Conseil d’Etat et des partenaires sociaux sur la première évaluation de l’introduction du salaire minimum à Genève était très attendue. Les résultats de l’étude montrent qu’il n’y a pas d’effet significatif sur le taux de chômage.

Une étude scientifique montre que l’introduction du salaire légal en 2020 n’a pas eu d’impact significatif sur le taux de chômage à Genève

Entre prévisions économiques et négociations salariales

portrait d'Yves Defferrard

L’économie suisse ne serait plus au beau fixe selon le KOF. L’industrie manufacturière marque le pas. Les patrons en profitent pour dénoncer les revendications salariales

Un salaire minimum pour combattre la précarité

Action d'Unia.

Unia Vaud a mené une action au centre-ville de Lausanne pour inciter la population à signer l’initiative en faveur d’un salaire minimum cantonal

Mon salaire est-il correct?

Depuis trois ans, les salaires réels baissent en raison de la hausse des prix et d’augmentations salariales insuffisantes. Mais cette année, la bonne marche des affaires, la...