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1400 cheminots dans la rue pour leur CCT

Des cheminots à l’offensive, déterminés à sauver leurs acquis.
© Aude Haenni

Aux quatre coins du pays, le personnel des CFF a manifesté sa colère face aux attaques de la direction

Quelque 1400 cheminots et cheminotes sont descendus dans la rue lundi 18 juin pour montrer leur attachement à leur Convention collective de travail (CCT). En Suisse romande, ils étaient 500 entre Genève et Lausanne. Ailleurs, le succès était aussi de mise avec 300 personnes à Olten, 350 à Zurich ou encore 150 à Berne. Le message envoyé à la direction des CFF est clair. Pas question de faire des économies sur le dos du personnel. Une mobilisation placée sous le signe de l’offensive: «Le recul social ne se négocie pas, il se combat. Les cheminots mobilisés pour une bonne CCT.» Tel était le point principal adressé à la direction des CFF.

«La direction nous dit que le personnel coûte trop cher et qu’il a trop de vacances.» Le président du SEV (Syndicat du personnel des transports), Giorgio Tuti, a posé le décor à Zurich devant 350 personnes qui saluent la combativité du SEV dans ces négociations.

Le propos de Giorgio Tuti intervient alors que le CEO des CFF, Andreas Meyer, est inatteignable, en congé sabbatique. Deux mois offerts par l’entreprise. Un congé qui passe mal chez le personnel, alors que la direction veut sucrer une semaine de vacances aux employés dès 60 ans. Pour illustrer ce décalage, des ballons ont été lâchés avec des cartes postales «dont le message arrivera peut-être chez le CEO des CFF», a-t-on ironisé au sein des membres du SEV.

La communication des CFF se veut rassurante: la protection contre le licenciement ne serait pas touchée pour les métiers de monopole. Et pourtant, faut-il rappeler que seuls ceux et celles qui ont quinze ans d’entreprise et des niveaux d’exigences A à E seraient encore protégés par les desseins patronaux? «Autrement dit, mécanos, agents de train, régulateurs du trafic ou le personnel de la vente pourraient être licenciés pour raisons économiques», rappelle le secrétaire syndical René Zürcher.

A Lausanne, les quelque 400 participants ont assuré qu’ils ne lâcheraient rien, accompagnés pour l’occasion de la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary qui a appelé au respect du personnel. La suite? Elle dépend de l’avancée des négociations, qui se poursuivaient ces 26 et 27 juin.

*Article tiré de contact.sev

 

Objectif de la direction des CFF: le démantèlement de la CCT

 

Non contente de mener une large restructuration qui conduira à la perte de centaines d’emplois (1400 avec le programme Rail/Fit 20/30 et 800 chez CFF Cargo), la direction des CFF a posé, en début d’année, ses revendications pour le renouvellement de la Convention collective. Un programme de démantèlement et d’économies en six points:

- Affaiblissement de la protection contre le licenciement, garantie depuis la transformation en 1999 de l’ancienne régie fédérale en société anonyme.

- Suppression de la semaine supplémentaire de vacances pour les salariés dès 60 ans.

- Suppression des garanties salariales introduites en 2011 pour compenser la dévalorisation des professions manuelles du fait de la direction.

- Suppression des allocations régionales.

- Suppression de la garantie d’avoir 115 jours libres par année.

- Réduction des primes d’ancienneté.

Face à ça, le personnel répond qu’il défendra sa convention «bec et ongles», et a défini ses propres revendications. Outre le maintien des garanties salariales et de la protection contre le licenciement, il demande: une meilleure progression des salaires, notamment pour les jeunes, une meilleure protection en raison des nouvelles formes de travail liées à la numérisation, et une meilleure conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle.

Débutées en janvier, les négociations se poursuivent. Elles ont été prolongées jusqu’à fin mars 2019, repoussant ainsi de trois mois la durée de la CCT.  L’ES

 

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